Réforme des retraites [1], destruction de l’assurance-chí´mage, contrí´le des chí´meurs sans cesse renforcé, loi Fillon, réforme de l’Université, les attaques se sont multipliées depuis des années.
Elles ont toutes donné lieu í des résistances, í de multiples formes d’action, de la manif í l’incendie en passant par des grí¨ves ponctuelles ou plus durables, des occupations sur les toits [2] ou dans les halls.
Mais nous avons perdu.
Peut-íªtre n’avons-nous jamais réussi í formuler un nous, ni dans les textes, ni dans les actes : lycéens, intermittents, précaires de l’Education Nationale ou de la restauration rapide, profs d’un cí´té, émeutiers de l’autre, nous avons sagement attendu notre tour pour agir.
Aujourd’hui, ce serait aux jeunes de se mobiliser contre le CPE [3] ; les autres ont passé leur tour, il fallait lutter contre le CNE en temps et en heure.
Pourtant ce qu’instaurent le CPE et le CNE, c’est un projet de société : celui du plein emploi précaire. La division entre chí´meurs et travailleurs que nous n’avons jamais su combler dans nos luttes, ceux qui décident de notre sort la combleront pour le malheur de tous : des miettes de boulot, des miettes de formation et bien sí »r des miettes de revenu, voilí ce qui nous attend. Ces deux contrats sont í ce titre exemplaires : tous les droits pour l’employeur, et rien pour le salarié, pas míªme celui de démissionner et d’accéder í l’assurance-chí´mage.
Des variables d’ajustement, voilí l’avenir qui nous est promis : trimballé d’une boite í une autre, d’un statut í un autre, apprenti í quatorze ans, travail de nuit í quinze ans, stagiaire gratuit í vingt, en CDD ou en CNE í trente, en contrat d’avenir í quarante, en cumul retraite boulot de merde í 70 ?
Que voulons-nous vraiment í la place de tout í§a ? Si c’est le plein emploi, pas la peine de descendre dans la rue, on l’aura. Entre un CDI í Mc DO ou un temps partiel dans les services í la personne, une succession de contrats aidés, une dose de travail gratuit en stage ou en EMT (Evaluation en Milieu de Travail [4]), ou de l’intérim í plein temps, chacun aura l’embarras du choix.
Si míªme les organisations de gauche et les syndicats en sont désormais í classer tout désir de changement parmi les utopies révolutionnaires, rien n’oblige les principaux concernés, nous tous, í ne pas vouloir autre chose : une activité choisie, bouffer, se loger, se déplacer,..., une indemnisation entre les périodes d’emploi qui assure í chacun la possibilité de quitter un boulot, prendre le temps nécessaire pour étudier, se former...
Nous pouvons agir.
En prenant comme point d’appui la résistance aux destructions programmées de l’assurance-chí´mage, du droit du travail et du reste. Agir, c’est faire grí¨ve, manifester, s’organiser, communiquer, occuper, saboter, mais c’est aussi ouvrir des espaces de discussion et d’analyse dans les facs, les ANPE, les théí¢tres ou les entreprises.
AC ! Paris (Agir ensemble contre le chí´mage !)
http://www.ac.eu.org/
Nous sommes tous des irréguliers de ce systí¨me absurde et mortifí¨re - L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009
Les désirs ne chí´ment pas, fuck austerity
Outragé, Pí´le emploi mord la poussií¨re