La désastreuse fusion des ASSEDICS et de l’ANPE a entraí®né une surenchí¨re de contrí´les humiliants, de mépris (Ah, les joies du 39 49 !...) et de radiations. Le refus de l’accompagnement contraint des chí´meurs vers l’emploi « raisonnable », c’est í dire sous-payé et non choisi, í coups de convocations mensuelles imposées et de menaces n’était d’ailleurs pas pour rien dans les grí¨ves de salariés de Pí´le Emploi eux aussi soumis aux contraintes du contrí´le de gestion. L’instauration du RSA quant í elle, loin d’encourager les travailleurs pauvres í intégrer ce dispositif qui leur est destiné, s’est traduit par une réticence prononcée í entrer dans cet engrenage du flicage.
Ces deux mesures sociales sont accompagnées d’une inflation des discours sur la « mobilisation » des précaires : la glorification de la « valeur travail » aux relents pétainistes conjuguée aux techniques de management et de coaching seraient censées motiver tous ceux qui semblent dubitatifs face aux bienfaits de l’emploi. Des stages, des formations bidon, des « accompagnements » intensifs sous-traités í des boites privés se faisant du pognon sur le dos des précaires viennent rappeler au futur travailleur heureux qu’il faut íªtre actif et impliqué míªme dans un boulot de merde et sous-payé. Et pour bien d’autres, c’est la course au cachet, sans cesse recommencée et le pií¨ge du statut d’auto-entrepreneur, l’auto-exploitation, la faillite et l’endettement pour perspectives.
Parmi les millions d’inscrits í Pí´le Emploi, plus de la moitié ne perí§oivent pas d’allocations. Des millions de « découragés » se débrouillent avec des expédients divers et préfí¨rent éviter les sinistres locaux aseptisés de Pí´le Emploi et leurs agents au bord de la crise de nerfs. On parle de plus de 8 millions de salariés pauvres, dont une trí¨s large majorité des femmes, vivant avec des revenus dérisoires et confrontés í des conditions de travail dégradantes. Dans ce contexte, les conditions de logement de millions de personnes continuent í íªtre désastreuses. La pression sur les sans papiers condamnés í des boulots encore plus sous-payés que d’autres et í la peur s’accroí®t. Entre-temps les gouvernants gouvernent et les capitalistes capitalisent. Le vol de nourriture explose, nous dit-on, dans les supermarchés. Appelons í§a auto-défense sociale.
C’est contre la misí¨re et le flicage de la misí¨re que des sans papiers se mettent en grí¨ve, que des précaires, des mal-logés s’organisent et agissent en menant des actions dans les Pí´le Emploi et les CAF, en faisant des auto-réductions dans des supermarchés, en occupant des maisons vides.
Des marches de chí´meurs et précaires ont commencé dans une quinzaine de villes ; í Brest la mairie est occupée depuis vendredi 20 novembre et devient un lieu de regroupement pour ceux qui décident de sortir de l’isolement et de lutter.
Samedi 5 décembre une manifestation nationale aura lieu í Rennes, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Marseille et Paris. Avant et aprí¨s, intensifions les luttes de tous les précaires.
Exigeons dí¨s maintenant :
le relí¨vement massif des minima sociaux, pas d’allocation en dessous du SMIC
la suppression de l’« offre raisonnable d’emploi » et du suivi mensuel obligatoire
la suppression du 3949 et le rétablissement de l’accueil au guichet
la liberté d’établir ou non un contrat d’insertion avec des contenus décidés par les allocataires eux-míªmes.
Manifestation contre le chí´mage, la précarité, pour de nouveaux droits
Samedi 5 décembre í 14h, Place Stalingrad
Multiplions les actions avant et aprí¨s le 5 décembre, et retrouvons-nous
Mercredi 25 nov í 15h í Asnií¨res, M° Courtilles, ligne 13
Mercredi 2 décembre í 11h place du Chí¢telet
Samedi 28 í 16h, 14 quai de charente (M° Corentin Cariou), une rencontre pour préparer ensemble la manifestation du 5 décembre
Coordination des intermittents et précaires (idf)
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP
Accueil et informations sur le régime d’assurance-chí´mage des intermittents du spectacle
Lundi de 15h í 18h
Envoyez questions détaillées, remarques, analyses í cap cip-idf.org
Permanences précarité
Lundi de 15h í 17h30.
Adressez témoignages, analyses, questions, récits d’action, infos utiles í permanenceprecarite cip-idf.org
í€ la coordination des intermittents et précaires
14 quai de charente, Paris 19e
M° Corentin Cariou, ligne 7
Tel 01 40 34 59 74