Nous travaillons au Pí´le Emploi de La Courneuve, depuis plusieurs mois pour certains, plusieurs années pour d’autres, et le constat est unanime : NOUS N’EN POUVONS PLUS.
Notre agence a de par le passé, traversé des périodes difficiles, mais jamais le sentiment d’abandon, d’inéquité pour les agents comme pour les demandeurs d’emploi, n’a été si important.
Les conseillers ont en moyenne 210 demandeurs d’emploi actifs (nous disons bien en moyenne !!) , í cela s’ajoute les demandeurs « inactifs » qui en cette période de crise sollicitent naturellement un entretien au pí´le emploi. Entretien que seul peut réaliser « leur » conseiller réfí¨rent puisque le « service immédiat » n’existe plus !! Avec 3 demi-journées dédiées í la réception sur rdv, c’est IMPOSSIBLE.
Toutes les « non-solutions » proposées par l’établissement ne nous conviennent pas et sont une injure faite au demandeur d’emploi et í la conception que nous nous faisons de notre métier (entretien téléphonique de 10mn í raison de 6 par heure, entretien par mail, entretien collectif oí¹ l’agent se retrouve seul face í des demandeurs d’emplois frustrés de la faí§on dont ils sont reí§us et du peu de propositions concríªtes qui leurs sont faites en termes d’emploi et de formation), NOUS N’EN POUVONS PLUS !
Les actes de violences verbales (du fait de demandeurs d’emplois exaspérés de ne pouvoir íªtre reí§us, ou dont les justificatifs d’absences í entretien n’ont pas été traités en temps et en heure par des conseillers débordés), jadis exceptionnels, sont aujourd’hui quotidien et NOUS N’EN POUVONS PLUS !
Le « suivi mensuel » qui est un MOYEN dans la recherche d’emploi semble íªtre devenu pour notre hiérarchie une FIN en soit. Cette analyse pourrait s’entendre si les moyens nécessaires étaient mobilisés, mais lí encore le compte n’y est pas !
Nous avons actuellement 4 agents en longue maladie ou congé maternité, 1 agent qui n’a toujours pas été remplacé depuis sa mutation, soit au total 5 agents en moins sur les 18 prévus, sans oublier le non remplacement d’un agent en Contrat Avenir, faute de budget. Prí¨s de 1/3 de l’effectif absent avec une charge de travail de plus en plus importante, suite í la montée en charge du chí´mage !
Les locaux toujours aussi vétustes (présence de cafards dans l’enceinte), matériel en panne (imprimantes...), etc.
Bien entendu nous tentons d’assumer au péril de notre santé toutes les autres tí¢ches qui incombent í un conseiller : PPAE, PST, prospection, enregistrement et suivi d’offres (y compris les offres de la force de prospection) alors que nous n’avons plus de plage d’intermédiation et une seule plage de ZT par agent dans la semaine. NOUS N’EN POUVONS PLUS !
Bien souvent il n’y a qu’un agent programmé en ZT pour les 2 équipes, voire aucune plage de ZT sur la journée, avec un accroissement des offres provenant de la force de prospection. NOUS N’EN POUVONS PLUS !
Il n’y a souvent qu’un seul agent (sur une plage de 4h), si ce n’est le seul agent en Contrat Avenir restant, pour gérer í la fois l’accueil actif et l’AZLA. NOUS N’EN POUVONS PLUS !
Nous stopperons lí l’énumération de nos motifs de souffrance, mais ils sont encore nombreux.
Nous avons alerté il y a de cela plusieurs mois notre direction déléguée, mais force est de constater que 6 mois aprí¨s rien ou si peu n’a changé, les choses se sont míªmes fortement dégradées.
Par conséquent, le collectif demande í ce que soit résolu nos problématiques quotidiennes au plus vite. Sans réponse de la direction, les agents ex-ANPE du Pí´le Emploi de la Courneuve entreront en grí¨ve í compter du 4 janvier 2010.
Conscient que nos problématiques sont communes í d¹autres unités, nous encourageons tous les collí¨gues Pí´le Emploi placement et indemnisation í nous soutenir et/ou rejoindre notre action.
Collectif du Pí´le Emploi placement de la Courneuve
Ce texte s’oppose de fait í la logique qui préside au fonctionnement du Pí´le emploi et í la politique de précarisation (RSA, Offre raisonnable d’emploi). Les grí¨ves qui, Pí´le par Pí´le, dans le Val de Marne, les Hauts de Seine et la Seine Saint Denis prennent aujourd’hui le relais de conflits plus amples, peuvent favoriser une mise en cause de l’institution et de son rí´le.
Ainsi est-il hautement contradictoire de réclamer des moyens supplémentaires en personnels sans commencer par redéfinir la fonction des agents du Pí´le : le suivi mensuel imposé est ici une pierre de touche.
Exiger que les chí´meurs soient reí§us lorsqu’ils le souhaitent, dire que Le « suivi mensuel » qui est un MOYEN dans la recherche d’emploi semble íªtre devenu pour notre hiérarchie une FIN en soit« , OK. Mais ajouter : »Cette analyse pourrait s’entendre si les moyens nécessaires étaient mobilisés, mais lí encore le compte n’y est pas !", c’est se préparer í mieux contrí´ler, radier, culpabiliser, placer dans des taffs précaires et sous payés. Et c’est précisément ce que refusent les collectifs de chí´meurs, intermittents et précaires.
Voir í ce propos :
Salariés et chí´meurs-précaires, ensemble contre la dérive infernale de Pí´le Emploi !
Lettre ouverte de quelques précaires aux conseillers de Pí´le Emploi, Mcpl, Rennes
Digression sur le « suivi individuel » avec Kafka
Nous préférons... une grí¨ve des chí´meurs - Cafards de Montreuil
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP
Accueil et informations sur le régime d’assurance-chí´mage des intermittents du spectacle
Lundi de 15h í 18h
Envoyez questions détaillées, remarques, analyses í cap cip-idf.org
Permanences précarité
Lundi de 15h í 17h30.
Adressez témoignages, analyses, questions, récits d’action, infos utiles í permanenceprecarite cip-idf.org
í€ la coordination des intermittents et précaires
14 quai de charente, Paris 19e
M° Corentin Cariou, ligne 7
Tel 01 40 34 59 74