Collectivement et un par un, on nous inculque une invivable obéissance. Accepter les contrí´les de Pí´le emploi, c’est donner son aval í cette école de la soumission aux multiples dispositions. De tenir bon, il est grand temps.
Depuis le mois de novembre 2014 l’agence de Pí´le emploi dédiée aux chí´meur.ses dépendant.es des annexes VIII et X en Midi Pyrénées a perdu ses compétences d’indemnisation.
Tous les dossiers des intermittent.es de la région sont maintenant traités par Pí´le emploi service [1]] et sont susceptibles d’íªtre contrí´lés par le service de répression des fraudes de Chavannod.
Chavannod est un petit village í cí´té d’Annecy.
Lí bas, dix huit contrí´leur.ses (agents assermenté.es) enquíªtent sur ce qu’ils ou elles estiment íªtre des pratiques illicites, voire míªme des escroqueries.
Contrairement í la période précédente, un.e intermittent.e contrí´lé.e ne peut plus rencontrer son interlocuteur et expliquer sa pratique.
Contrairement í la période précédente, les contrí´les sont effectués non pas pour déterminer si la personne a ou non une réelle activité, mais pour trouver par quel biais on pourra démontrer qu’il y a fraude, par quel biais on pourra récupérer de l’argent [2].
Depuis janvier 2015, 137 contrí´les ont eu lieu sur 4500 intermittents indemnisés en Midi-Pyrénées. 68 ont débouché sur une condamnation. Tous subissent un préjudice sur la durée du contrí´le, et souvent míªme, longtemps aprí¨s.
Sur la míªme durée, la coordination des intermittent.es et précaires a suivi 53 dossiers. Cet échantillon nous réví¨le de nombreuses observations :
– Les personnes condamnées ont des profils parfois strictement identiques í ceux des personnes relaxées. Le contrí´le dépend exclusivement du bon vouloir et de l’interprétation du contrí´leur ou de la contrí´leuse. Aucune rí¨gle n’est écrite.
– Aucun moyen de négociation ou de contre partie n’est possible, le contrí´le est totalement opaque, il se fait au téléphone. Pí´le emploi n’écrit jamais rien. Les contrí´leur.ses sont í la fois juges et parties. Les contrí´les se font í charge.
– Un coup de téléphone passé par les bonnes personnes peut parfois stopper le contrí´le immédiatement. Ce service des fraudes est le lieu des passe-droits et des marchandages les plus obscurs.
– Les contrí´les sont effectués avec des méthodes que nous dénoní§ons, ils sont remplis de pií¨ges, de menaces, de moqueries et d’humiliations. Ils sont indignes d’un service public. Ils plongent des familles et des personnes dans des situations sociales parfois dramatiques. Ils sont une zone de non droit.
– 100% des personnes contrí´lées sont issues du spectacle vivant. í€ 90% ils ou elles gagnent entre 800 et 1500 euro par mois (tout compris). Seule une partie bien précise des intermittents est visée.
Depuis septembre 2015, la coordination a occupé l’agence pí´le emploi des herbettes, la DRAC, le sií¨ge de campagne de la candidate PS (parti du gouvernement) aux régionales.
í€ chaque fois, la réaction est la míªme. Tout le monde écoute, tombe des nues, découvre l’ampleur de la catastrophe et engage un dialogue constructif pour tenter de répondre au plus urgent.
Nous avons rencontré des députés, des responsables de Pí´le emploi, des élus, des syndicalistes.
Nous avons rendez-vous au ministí¨re.
Mais malgré tout, les contrí´les continuent en Midi-Pyrénées et partout en France. (Paris et la région PACA ont encore des agences de proximité ?)
Certaines personnes et familles sont privées de leurs indemnités pour certain.es depuis plus de 10 mois. Elles sont plongées dans une précarité extríªme.
Alors pourquoi venons nous ici ?
Aujourd’hui, la profession ne se mobilise pas.
« Pas le temps ? »
« Pas concerné ? »
« Celles et ceux qui sont condamné.es l’ont mérité ? »
« Ils et elles n’ont pas su prendre les dispositions administratives pour éviter les contrí´les ? »
Sous prétexte de s’attaquer í certaines pratiques, nous voyons bien que Pí´le emploi s’attaque í certaines personnes [3].
LA CIP LANCE UN APPEL
Soit toute la profession est solidaire !
Soit nous ne disparaí®trons pas en silence !
Appel validé en assemblée générale le 3 décembre 2015, lors de l’occupation du Théí¢tre National de Toulouse
Coordination des Intermittents et Précaires Midi-Pyrénées