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Contre la vie chère : Ni Casino, ni Unedic, tout pour tous

Publié, le mercredi 18 février 2009 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : lundi 30 juillet 2012


Ce 18 février à 13h, une quarantaine de personne ont envahi le supermarché Casino, 28 rue de Ménilmontant (Paris 20e) et y ont organisé un pique-nique pour exiger le retrait des plaintes portées par le groupe Casino à l’encontre des manifestants qui ont mené en décembre 2008 des action d’autoréduction à Rennes, Grenoble et Paris.


Pique-Nique au Casino Ménilmontant

CONTRE LA VIE CHÈRE, NOUS NE PAYONS PAS

NI CASINO, NI UNEDIC,TOUT POUR TOUS

Jeunes, travailleurs précaires et sans boulot, avec ou sans RMI, chômeurs et intermittents, mal logés, nous organisons aujourd’hui ce pique-nique parce que ceux qui dirigent veulent nous faire payer leur crise, tout comme à l’immense majorité des salariés. MAIS NOUS NE PAYERONS PAS.

Il nous faudrait subir l’arrogance des nantis de ce monde qui s’acharnent à dénoncer les assistés, encaisser l’insulte de ces 200 euros versés en avril aux millions de personnes qui dépendront du RSA ; se soumettre à un chantage à l’emploi qui n’a jamais été aussi violent : « la personne au RSA qui refusera deux fois un emploi, on lui coupe tout ! » (Sarkozy le 27 janvier à Chateauroux) ? Alors que les banques et les entreprises se font assister à coups de milliards, ce serait à nous de serrer la ceinture ? IMPOSSIBLE.

Vivre dans des taudis et errer sans domicile, accepter des boulots de merde et mendier des miettes de droits, ça suffit ! De nombreux conflits prolongent les grandes manifestations du 29 janvier dernier. La détermination des grévistes guadeloupéens nous met en joie. Des grèves, boite par boite, la mobilisation en cours dans les universités, le montrent elles-aussi : seule l’action collective permet de se défendre, de s’exprimer, d’arracher ce minimum de liberté sans quoi la vie nen est pas une.

Ils ont imposé la flexibilité, qu’ils en paient le prix. Ce n’est pas la richesse qui manque, c’est la politique. Et c’est à nous de la faire. Contre la destruction des droits collectifs par l’individualisation de prétendus mérites, nous avons besoin d’arracher un revenu, pour tou-te-s, avec ou sans emploi, qui permette de vivre et de résister à la précarisation. Sans aucun scrupule, ils ont prétendu que le besoin de logement se réglerait par l’accès au crédit, que la solution était dans l’endettement pour devenir « tous propriétaires ». La crise des subprimes aux États-Unis le prouve, leur modèle débile et injuste s’effondre. Imposons maintenant le libre choix de son emploi et le droit au logement de son choix.

Nous sommes évidemment solidaires des travailleurs exploités dans les grandes surfaces pour des salaires de misère. Parce que pour survivre, nous devons nous aussi fréquemment accepter des heures « complémentaires » quand le chiffre d’affaires des entreprises l’exige. Nous savons que les frontières entre salariés dessinées par nos maîtres sont fausses. Ils nous opposent les uns aux autres, mais
parmi la minorité de chômeurs indemnisés, 700 000 personnes sont employées à temps partiel ou par intermittence : intérimaires, CDD ou CDI, les administrations appellent ça des « chômeurs en activité à temps réduit ». Là aussi, ce qui est exploité par les entreprises c’est la disponibilité et le besoin de survivre. Pour nous comme pour beaucoup de ceux qui travaillent ici, la fin du mois c’est presque tous les jours.

Si nous avons choisi d’agir ici, c’est aussi parce que le groupe Casino a porté plainte pour « vol en réunion » à l’encontre de collectifs de précaires qui, en décembre dernier, à Rennes, Grenoble et Paris, ont collectivement récupéré des produits dans ses supermarchés. Les responsables avaient donné leur accord aux manifestants et la police, présente en nombre, n’était pas intervenue. C’est plus tard, pour intimider ceux qui refusent le sort qui leur est fait et prennent en main leurs affaires, que le groupe
Casino a décidé de considérer que ce serait du vol.

Nous exigeons que Casino retire ses plaintes et appelons tous les concernés à agir en ce sens.

Ce ne sont ni les succursales de ce groupe qui manquent, ni les moyens d’agir.

Nous en avons assez de survivre avec des minima à 400 euros quand les entreprises du CAC 40 ont versé aux actionnaires 99 milliards de bénéfices en 2008.

Nous en avons assez des promesses non tenues de relogement des familles qui ont occupé en 2007 la rue de la Banque et sont contraintes de dormir à nouveau sur le trottoir.

Nous en avons assez du mépris et de la morgue du pouvoir et du patronat (dont Casino, représenté à l’Unedic), qui cherchent à imposer, avec le concours de la CFDT, une convention d’assurance-chômage qui va exclure plus rapidement des dizaines de milliers de chômeurs.

Ces richesses que nous avons produites, nous nous en réapprorions aujourd’hui avec vous une infime partie.

La suite dépend de chacun et de tous.

La grève en Guadeloupe le dit, c’est une longue manche.

Chômeurs, précaires, intermittents, mal logés en lutte !
18 février 2009

Avec AC !, Cip-idf, DAL, L’appel et la pioche

Action à Casino, le 18 février 2009, version imprimable

Face aux risques de perturbations dans les enseignes du groupe Casino

Nous avons aujourd’hui de nouveau dû faire appel à la police lors d’une intrusion dans une de nos succursales. Malgré l’intervention rapide d’un escadron de forces de l’ordre qui ont finalement procédé au relevé des déclarations d’identité des manifestants après quelques heures de fermeture, il est à craindre que de telles opérations se reproduisent.

En effet, d’après les informations dont nous disposons actuellement, ces groupes de circonstance s’apprêtent à lancer une campagne appelée « Ni Casino, ni Unedic, ni RSA » dans plusieurs villes en France.

Divers collectifs de précaires auraient opté pour l’emploi de tactiques variées. Suite aux plaintes déposées a posteriori par notre groupe, ils ne tiennent plus tant à obtenir des marchandises par un accord avec les responsables de magasins, comme ce fut le cas en décembre.

C’est animés d’un esprit de suite inexplicable que ces nouveaux regroupements auraient décidés, au moment où nous atteignons 9,4% d’augmentation annuelle du Chiffre d’Affaires, de diminuer ce chiffre d’affaires.

Il s’agirait pour eux, non seulement d’obtenir le retrait des plaintes déposées, mais de rendre coûteuse la non-indemnisation du chômage et l’instauration du RSA qu’ils considèrent comme des agressions.

Ces idées aussi simplistes et déplacées qu’inefficaces risquent d’avoir des effets réels.

Bien que le gouvernement annonce aussi souvent que possible des mesures sociales, toutes les marques du groupe pourraient être touchées : Franprix, Monoprix, Leader Price, Casino et Géant Casino, Spar, Cafétéria Casino.

Dès que de telles perturbations, diffusion de tracts, pique-nique ou blocage des caisses, se produisent, veillez donc à :
- Appeler la police,
- Filmer en continu d’éventuels manifestants,
- Prendre contact avec la direction du groupe par SMS au numéro qui vous est communiqué sur vos postes.

Nous prendrons alors la mesure de la situation pour décider de la suite à lui donner.

Frédéric Saint-Geours, pour le CA du Groupe Casino,
l’UIMM et, par délégation spéciale, l’UNEDIC, 19 février 2009.

Frédéric Saint Geours, pdt de l’UIMM, membre du directoire du Groupe Casino

Salaud d’argent, une auto-réduction au supermarché - Vidéo

Ventres vides et têtes farcies, révolutionnaires, encore un effort...


Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère., l’éditorial et le sommaire de L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009

Sur le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle, Permanence CAP d’accueil et d’information sur les droits : les lundis de 15h à 18h à la CIP, 13bd de Strasbourg, Paris 10e. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à : cap cip-idf.org

Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement, venez aux Permanences précarité, les lundis de 15h à 17h30, 13bd de Strasbourg, Paris 10e, M° Strasbourg Saint Denis. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org





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