Conquête de l’est. Le 14 quai de charente dont la Ville s’apprête à faire expulser la coordination des intermittents et précaires doit accueillir une crèche et des logements « sociaux ». Ces deux réalisations ne représentent qu’une infime partie de la vaste opération que constitue la ZAC Claude Bernard et contribuent à légitimer une opération de restructuration urbaine qui participe de la mise en oeuvre du projet du « Grand Paris » : cette ZAC qui enjambe les boulevards des maréchaux et le périphérique comporte pour l’essentiel des dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux...
Dans ce contexte, il nous a paru d’autant plus utile de publier cet article qui explicite ce que le gargarisme auto-satisfait sur la « priorité » accordée au logement « social » tend à occulter, les mots remplaçant la chose. On gouverne la ville en prétendant faire le bien, et l’on assure le renouveau de la profitabilité du territoire et du contrôle des populations.
Anne Clerval, « Logement social à la parisienne », Manière de voir, no 114, « L’urbanisation du monde », décembre 2010-janvier 2011, p. 45-49.
On pourra par ailleurs lire d’Anne Clerval, « Les « Bobos », critique d’un faux concept, à propos du livre de David Brooks, Bobos in Paradise (2000) », Cybergeo : European Journal of Geography, Revue de livres, mis en ligne le 17 mars 2005.
Les locaux utilisés par la coordination depuis plus de 7 ans, suite à un accord avec la Ville de Paris, étaient voués à la démolition en raison d’un important projet urbanistique. Deux ans de négociations avec la Ville n’ayant débouché sur aucun accord quant à un relogement, nous avons dû déménager en mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte.
L’immeuble du 14 quai de charente permettait l’existence d’un centre social à Paris. L’espace disponible ayant été divisé par 10, cette fonction a été détruite, faute d’avoir su conduire la Ville à honorer son engagement de relogement. Contrainte au repli dans un local provisoire, la coordination maintient des permanences d’autodéfense sociale afin de poursuivre l’enquête et l’action sur les droits collectifs et la précarité et ce site internet destiné à mutualiser analyses et expériences de luttes.
Nous comptons agir à nouveau pour un relogement qui permette de développer des activités variées, auto-organisées et non marchandes, et appelons à signer en ligne et faire connaître Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde. Merci d’indiquer à accueil cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS pour être prévenus lors d’actions pour le relogement ou d’autres échéances importantes.
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanences les lundis de 15h à 17h30
À la CIP, 13 bd de Strasbourg, Paris 10e, M° Strasbourg Saint-Denis
Tel 01 40 34 59 74
Adressez questions, témoignages, analyses, conseils :
Précarité : écrire à permanenceprecarite cip-idf.org
Assurance-chômage des intermittents du spectacle : écrire à cap cip-idf.org
Pour soutenir la coordination des intermittents et précaires, envoyez vos chèques à l’ordre de AIP à la CIP-IdF, 13 bd de Strasbourg, 75010 Paris. Sur demande une attestation peut vous être fournie.