L’AG du jeudi 5 février 20h dans la salle jean Cocteau de la maison de la culture de Clermont-Ferrand où se déroule une grande partie du festival de court-métrage :
à l’appel du festival, des organisations du forum alternatif des luttes sociales, de la Coordination Nationale. Une séance avait été annulée pour permettre la chose. Médiation Michel Roger, tour de parole Stéphanie.
Petit intro du directeur du festival qui rappelle l’attention toujours constante du festival aux problème des intermittents, le choix d’annuler une séance pour permettre cette Assemblée Générale. Défilé des organisations qui se présentent et font part de leurs propositions de luttes (la Coordination Nationale parle du nouveau modèle comme d’un outil politique). Puis le micro circule : ce qui ne va pas, ce qui est menacé... du constat, de la lamentation.
Laurence regrette le manque de propositions d’actions : il faut être actif. Proposition est faite aux organisateurs du festival de remplacer la cérémonie de remise des prix par la lecture d’un communiqué de soutien et un forum. Les formes sont mises pour cette proposition (l’accueil sans faille du festival, la nécessité de sortir de la logique de la plainte et de la déclaration de principe + « ceci est une proposition » ). refus violent des organisateurs, dérapages sémantiques sur ceux d’ici et ceux pas d’ici (« culture hors-sol », « personnes géographiquement identifiées »), justification déontologiques et économiques ; ils assurent qu’ils feront quelque chose de fort. Précision de la Coordination Nationale « nous ne sommes pas vos ennemis » . La séance est levée ; c’est un peu poisseux tout ça.
00h00, retour à la maison du peuple. Autour des tables réunis en J inversé, sonnés par l’AG, nous partons sur « ce que j’ai foiré » (brut de décoffrage de notes) :
j’ai foiré parce que je n’ai pas pris la parole
faire attention à se répartir les prises de paroles pour qu’elles ne se succèdent pas et n’apparaissent pas comme monopolisantes. Il faut savoir passer son tour.
Faire attention à ne pas se répéter d’une intervention à l’autre.
Pertinence d’une Coordination Nationale pendant un festival. N’est-ce pas nuisible ? l’un parasite l’autre à moins de suffisamment de monde.
Pourtant des choses ont été faites, des contacts pris, des paroles, des échanges, des idées ont circulé à travers les festivaliers
Cette AG était foirée. Quel but avions-nous ? Un mauvais ordre du jour, rien sur le protocole, présence trop importante de la convergence des luttes, imprécision sur les congés maternité
Bon principe d’AG, Michel Roger bon médiateur même si le débat (prises de parole) pas au moment opportun. Il n’y avait rien à notre arrivée (sur les sites du festival). La cabane en carton m’a plu. Il faut rester pour la remise des prix.
Erreur d’avoir tenu notre réunion sur l’annulation de la remise des prix dans les couloirs du festival -> pression inutile. Une annulation surprise eut été mieux.
Qu’est-ce qu’on en a foutre de trop de forcing. Il n’y a pas eu de préparation d’anticipation sur la question de la remise des prix.
Le problème = la priorité mise sur la Coordination Nationale, le reste (présence sur le festival) se faisant dans l’urgence ; tout dans l’entre-deux. Comment y échapper ? nous n’avons pas su renoncer ; tout juste nous adapter
Nous étions ici pour la Coordination Nationale et avons fait un très bon travail. Il nous a manqué la présence d’auvergnats dans nos rapports avec le festival <= la configuration de départ festival/forum alternatif/coord nat. Un réseau de petites organisations syndicales ou pas, trop d’interlocuteurs dans la négociation pour l’AG (groupe de 5 personnes de la Coordination Nationale). À prévoir dans une même configuration : 1 délégué avec un mandat précis qui met la pression.
Ce que nous avons fait dans le festival (cabane, tractage, présence dans les bureau, intervention de la cérémonie d’ouverture, l’assemblée générale du jeudi, même si proposition d’annulation refusée parce que néanmoins entendue) = formidable. Nous avons fait émerger les incohérences politiques des déclarations d’intention
Trop de paroles sous cape, de rumeurs impossible à désamorcer (quoique !)
Les gens du festival sont eux aussi en luttent, ils m’ont plu, l’action à la conférence de Giscard a eu un bel impact dans la ville -> adhésion de la classe ouvrière
Que faire de la proposition d’annulation de la cérémonie de remise des prix si pas sûr de pouvoir rester jusqu’à la fin du festival
La venue de la Coordination Nationale a été importante, gros impact sur ceux en lutte sur place
Il faut faire une déclaration de départ
La proposition d’annulation a fait très peur au festival (peur des flics dans la maison de la culture – air connu)
La prochaine fois, il ne faut pas discuter, pas proposer, il faut bloquer. Pas de discussion aux Césars, bloquons, c’est tout.
Faut-il rester jusqu’à la fin ?
Manque de contacts avec les bénévoles du festival. Les organisateurs n’ont pas fait suivre la proposition d’annulation faite le matin, l’ont gardé pour eux
La parole est bonne, elle porte. « Loose lips sink ships » . Quand tu enfonces le clou, tu noies le poisson.
On a pas diffusé les films, on a pas laissé des copies à droite à gauche, coincés qu’on était par des considérations formelles et protocolaires.
Il faut aller dire au revoir au festival. la balle est dans leur camp : notre proposition a été faite.
Le lendemain :
Trois personnes pour ‘au revoir’ aux organisateurs du festival. ils nous annoncent que le protocolaire de la cérémonie du festival national (18h00) est annulé et remplacé par une déclaration rappelant les positions du festivals en faveur des intermittents et demandant l’abrogation et les négociations (nous précisons la formule « abrogation du protocole Unedic et négociations avec toutes les personnes concernées » ) . Les projections des films seront assurées. Les deux autres séances de clôture (labo à 21h et festival international à 23h) seront maintenus. Nous partons avec douze bouteilles de la cuvée du festival. Le texte de la déclaration doit nous être envoyé.
Ce que j’en pense :
À part les dissonances avec des organisations locales (plutôt de personnes inquiètes de se faire dépasser par les parisiens et allant jusqu’à appeler au secours un délégué (national ?) d’un syndicat non signataire pour contrer d’un « c’est plutôt aux Césars qu’il faut penser » la dangereuse tentative de putsch annulatoire), beaucoup de choses ont été faites là-bas. Même si AC ! nous a paranoïé velu, le contact avec ceux qui ont pris le forum en main fut positif.
Mais :
nous sommes toujours devant les mêmes problèmes : « savoir renoncer » . Ne pas faire ceci ou cela parce que pas le temps plutôt que à moitié. Sortir du « gérer l’urgence »
Comment maintenant continuer cette lutte ? Nous ne voulons plus être les prestataires sympas. Nous ne pouvons pas non plus devenir les terroristes qu’on aimerait nous voir être en prônant et appliquant l’annulation forcée. Dans les débats, les réponses à nos questions/interventions sur le collectif, le nous, sont faites de solutions individuelles, d’esquives gênées. On nous applaudit quand nous disons « luttons ensemble » puis personne n’a le temps de faire quoi que ce soit
Comment articuler tout cela ?