Nous avons été reçu par le ministre, Guillaume Cerutti (directeur de cabinet), Jean-Wilfrid Pré (dialogue social), Jérôme Bouët (directeur de la DMDT) et deux de ses collaboratrices. Nous nous sommes retrouvés en face de
personnes à l’écoute, souhaitant nouer un « dialogue ».
Le ministre a pris connaissance de la plate-forme. Il voulait commencer par nous recevoir avant de réunir tout le monde autour d’une table. Il recevra toutes les organisations, notamment celles qui siègent à l’UNEDIC et les parlementaires qui se sont emparés de la question (commission des affaires culturelles à l’Assemblée, etc.). Ensuite il en fera la synthèse.
Il y a pour lui trois questions intolérables dont il s’est saisi : les femmes enceintes, les malades et les droits d’auteurs. Raffarin rencontre d’ailleurs la SACD ce vendredi. Il a bon espoir, sur ces questions, de trouver
satisfaction.
À la lecture de la plate-forme de propositions émanant du Comité de suivi, le ministre fait la distinction entre ce qui relève de la responsabilité du gouvernement, comme l’ASS, et ce qui relève de l’UNEDIC. Chacun a son champ
de responsabilité, attention à ne pas empiéter sur celui des partenaires sociaux. Il estime avoir défendu les annexes 8 et 10, destinées à être absorbées par l’annexe 4, et avoir fait en sorte qu’elles ne sortent pas de
la solidarité interprofessionnelle. Il aurait donc assuré leur pérennisation.
Nous exposons la plate-forme. Un long temps est consacré au déficit. Le ministre s’étonne de l’annexe unique, trouvant que les pratiques des techniciens et des artistes n’ont pas grand-chose à voir. De même, il s’étonne que nous n’ayons pas abordé la question pour lui primordiale du champ d’application.
Le ministre émet le souhait de sortir de la crise et de réunir tout le monde autour de la même table lors du prochain Conseil National des Professions du spectacle, mi-avril. En tant que président de ce conseil, le ministre peut inviter des personnes extérieures comme des membres de la coordination.
Au point des « 507 heures en 12 mois », Cerutti pense que ce sera pris par les partenaires sociaux comme un retour en arrière et que si jamais ils l’ acceptaient, ils demanderaient que le nombre d’heures soit augmenté. Il déplore que le paysage syndical soit morcelé (déclaration FO), il faut arriver à faire avec. Oui, vraiment, il pense que le tour de force de cet été est une avancée considérable et qu’ils ont sauvé le système. Aujourd’hui la situation est devenue trop politique. Le système n’explosera pas. Tout le monde a compris l’importance du secteur. Mais le problème est que ce ne sont pas eux qui signent. Il faut donc s’atteler à amender le protocole pour en rectifier les effets pervers.
Après avoir dit à ces messieurs que le protocole ne répondait à aucun des critères demandés avec plusieurs exemples précis : Trouvez-vous normal qu’un salarié gagnant 20000 francs tous les mois perçoivent avec le protocole 125000 francs d’indemnités annuels ? etc etc ..
Nous avons plaidé pour la mutualisation contre la capitalisation. Et qu’il était aberrant que des allocations assédics soient des revenus de complément, de confort et pas des revenus de remplacement.
Qu’il était anormal d’éliminer les plus fragiles, ceux qui ont des pratiques d’emplois discontinus.
Que c’était aussi à la juste répartition qu’il fallait s’attaquer, et que ceque nous proposions était mathématiquement vertueux.
Ils ont semblé intéressé.
Ce qui est sûr, C’est qu’ils donnent vraiment l’impression de vouloir« sortir par le haut ».
Comment ? C’est loin d’être gagné !!