Après la manifestation pacifiste des intermittents et précaires de l’après-midi a eu lieu une occupation au Cinéma Star (Cannes). Ce cinéma accueillant une partie des projections du Marché du Film.
Une expulsion violente a été faites par la police. Plusieurs arrestations (env. 15) ont eu lieu. 4-5 blessés ont été compté.
Par la suite, un rassemblement spontanné a eu lieu au commissariat pour demander la libération des personnes arretées. Une charge très violente a eu lieu par la police après le blocage du boulevard par les manifestants. On dénombre quelques blessés dont un grave (cameraman de FR3).
Plusieurs vidéos de médias officiels et médiactivistes attestent de la violence démesurée de la charge. Des interpellations au hasard, et des provocations de la part de policiers en civils.
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Un article très précis du parisien retrasse la journée du 15/05/2004.
la source de l’article
CINQ MANIFESTANTS et huit policiers blessés, six intermittents placés en garde à vue : le mouvement de contestation des professionnels du spectacle a franchi un nouveau cap hier dans la soirée à Cannes. Il est à peine 18 heures. Après la manifestation de l’après-midi - 1 500 personnes soutenues par Michael Moore et José Bové -, seuls une cinquantaine d’intermittents occupent encore le Star, un cinéma d’une rue très commerçante qui accueille les projections du marché du film réservées aux professionnels.
De nombreux coups de matraques
Des policiers en civil, sans brassard ni aucun autre signe distinctif, font alors leur apparition devant l’établissement. Ils tentent de passer en force. Insultes, coups : les policiers provoquent ouvertement les contestataires, qui ne bronchent pas. Trois d’entre eux pénètrent dans les lieux pour compter les intermittents. Quelques minutes plus tard, un autre policier arrive à son tour, talkie-walkie en main. Il appelle les CRS. Une compagnie d’une trentaine d’hommes casqués s’engouffre dans la rue sous les yeux des passants médusés. Sans aucune sommation, les CRS chargent. Très violemment. A l’intérieur du cinéma, les vitres volent en éclats à leur passage. Ils sortent les intermittents un à un, assénant de nombreux coups de matraque. Pourtant, aucun d’entre eux ne tente de riposter à l’assaut. Ils lèvent même les bras. L’un d’eux tombe à terre, il est frappé par deux CRS. Une jeune femme a le bras en sang, manifestement coupé par les éclats de verre. Un autre homme est escorté par les pompiers et les CRS, le nez visiblement fracturé. Bilan : cinq blessés (deux selon la police) chez les manifestants, huit parmi les forces de l’ordre et six personnes placées en garde à vue, dont une seule serait un intermittent selon les autorités. « En onze mois de lutte, je n’ai jamais vu cela. S’ils nous avaient demandé de sortir, nous l’aurions fait », s’indigne une manifestante. « Ils voulaient se battre. Ils nous ont provoqués. Il y a dû y avoir des instructions », renchérit à quelques mètres de là Matthieu. Le sous-préfet de Grasse, Claude Serra, affirme pour sa part que l’évacuation a été décidée après des « heurts » entre les manifestants et des réalisateurs britanniques venus présenter leurs films. Deux heures plus tard, les intermittents décident d’aller manifester aux abords du commissariat pour réclamer la libération de leurs camarades interpellés. Un impressionnant service d’ordre les y attend. Les CRS chargent à nouveau, mais cette fois ce sont les journalistes qui sont en première ligne. Le cameraman de France 3 est frappé, puis jeté à terre par un policier en civil. Menotté, il est emmené sans ménagement au commissariat. Une journaliste de l’AFP ainsi qu’un reporter norvégien sont brutalement repoussés par les forces de l’ordre. Vers 23 heures, tout le monde a finalement été libéré. Le commissaire s’est même rendu au Théâtre des Mutilés, QG des intermittents, pour une tentative d’explication. « Une enquête la plus transparente possible sera diligentée », a affirmé Claude Serra aux journalistes qui s’inquiétaient du sort de leur confrère. Pendant ce temps, les blessés allaient faire panser leurs plaies...
Valérie Hacot
Le Parisien , dimanche 16 mai 2004
Lisez aussi :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : OCCUPATION DU STAR CINÉMA À CANNES (15/05/04),
COMMUNIQUÉ/CANNES : SARKOZY A L’ÉCONOMIE, DONNEDIEU DE VABRES À L’INTÉRIEUR ?(15/05/04 21H).
UNE JOURNÉE AVEC LES INTERMITTENTS
Lire d’autres articles sur les violance policière de la journée :
ÉVACUATION DU STAR CINÉMA À CANNES : 5 BLESSÉS DONT 1 GRAVE + 8 INTERPELLATIONS (20H)
ECHAUFFOURÉES DEVANT LE COMMISSARIAT DE CANNES : DES JOURNALISTES MOLESTÉS PAR LA POLICE(15/05/04) (COMPLÉTÉ)
Quelques photos de la journée :
Occupation du Star Cinéma avant l’intervention de la police
Michael Moore et José Bové avec les intermittents à Cannes, samedi
Des vidéo aussi :
La Journée du 15/05/2004 à Cannes
Pour savoir pourquoi nous sommes à Cannes :
CRÉATION D’UN COMITÉ D’OCCUPATION DU FESTIVAL DE CANNES
LE FESTIVAL DE CANNES POUR LA REMISE EN CAUSE DU PROTOCOLE (COMMUNIQUÉ DU 21/04/04)
LES PRÉCAIRES CREVENT L’ÉCRAN (APPEL À OCCUPER LA VILLE-ENTREPRISE CANNES)
LA PRECARITE C’EST PAS (QUE) DU CINEMA (INTERMITTENTS ET PRÉCAIRES EN LUTTE À CANNES, 14/05/04)
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nos propositions sur la réforme du régime des intermittents,
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