Le gouvernement soutient que « le régime a été sauvé » pour occulter le
fait
qu¹il n¹intégrera bientôt plus qu¹une minorité d¹intermittents du
spectacle.
Bien que les annexes 8 et 10 de l¹Unedic ne protègent actuellement
qu¹une
partie des intermittents du spectacle (difficulté d¹accès, date
anniversaire
sans réouverture de droits, travail non pris en compte, etc), l¹accord
Unedic du 27 juin dernier excluerait, dés sont instauration prévue au
1er
janvier prochain, un tiers des allocataires actuels.
Par la suite, avec la disparition de la période de référence annuelle,
remplacée par un nombre de jours à effectuer pour ouvrir des droits, la
durée d¹emploi nécessaire à l¹accès à l¹allocation pourra s¹étaler sur
plus
de deux ans. Ce « glissement » de la période de référence priverait de
nombreux intermittents de toute allocation, les réduisant à la course
aux
cachets et aux contrats.
De plus, l¹allongement démentiel des "
périodes de
carence " conduirait également de nombreux intermittents à accepter
baisses
de salaires et dégradations des conditions de travail, faute de
disposer
avant un très long délai d¹une garantie de ressources.
Cette politique de baisse du coût du travail a déjà amplement démontré
sa
nocivité. Une telle recette ne vaut que pour qui en tire profit. Pour
appuyer cette attaque contre les conditions de vie et de travail,
l¹Unedic
compte déjà de nombreux « affiliés dépourvus de toute allocation »,
comme
c¹est le cas des chômeurs, dont seule une minorité est indemnisée.
Cette
institution organise la précarisation des salariés. Pour les
intermittents
et précaires en lutte dans de nombreuses régions comme à Paris,
l¹exigence
première est donc le retrait de cet accord. Seule une négociation
incluant
l¹ensemble des parties concernées (syndicats de salariés, coordination
de
luttes, organismes professionnels, gouvernement, associations de
chômeurs et
précaires, etc) permettra de définir les principes et les dispositifs
aptes
à assurer un minimum de protection aux salariés à l¹emploi discontinu
dont
les intermittents du spectacle sont la manifestation la plus visible.
On nous dénonce comme « fraudeurs » pour nous culpabiliser et
délégitimer
notre combat ; on nous taxe de corporatisme pour faire oublier que
c¹est
précisément parce que la précarisation de l¹emploi concerne une part
croissante des salariés que notre lutte est porteuse de convergences
nouvelles. Il ne s¹agit ni de fraude ni de corporation, il s¹agit de
défendre et conquérir des droits collectifs. Alors que la Constitution
de ce
pays stipule encore que la société " doit à chacun de ses membres des
moyens
convenables d¹existence ", il est temps d¹aborder ouvertement et
publiquement le nécessaire débat sur la rénovation des droits sociaux
qu¹exige l¹actuelle organisation du travail.
Les manoeuvres dilatoires,
les
non-réponses du gouvernement sont en totale contradiction avec les
annonces
répétées de volonté de dialogue. Si cette situation perdurait, il ne
faudra
compter sur aucune trêve estivale.