Trois questions à Franck Halimi
Représentant dans la région de la Coordination nationale des intermittents et précaires (COMSA Bourgogne), Franck Halimi est l’un des organisateurs de « Infuse ! », première journée nationale d’information sur la lutte des intermittents qui se déroulera à Dijon les 26, 27 et 28 novembre.
Le Bien public-les Dépêches : Où en est votre mouvement ?
Franck Halimi : La lutte continue comme jamais. Certes, les
pics médiatiques que nous avons suscités au cours de l’été
2003, sont retombés, mais à aucun moment nous n’avons abdiqué et baissé les bras. Si vous n’entendez plus guère parler du dossier des intermittents, ce n’est pas qu’il n’est plus d’actualité, mais plutôt qu’il n’est que peu couvert médiatiquement et que nous n’avons plus pour stratégie actuelle de faire des actions spectaculaires. Ca peut d’ailleurs revenir. Nous sommes à la fois dans un travail de relation avec les institutions et dans un travail de fond pour faire des propositions alternatives à celles des pouvoirs publics. Nous avons notamment diligenté une expertise citoyenne réalisée sous la forme d’une enquête sociologique auprès de 1 500 personnes par un laboratoire du CNRS. Ce travail nous a amenés à proposer un « Nouveau Modèle » et à rejeter le protocole actuel, véritable usine à gaz dont le fonctionnement injuste et aléatoire a pour effet d’éjecter des professionnels du métier.
BP-LD : Quel est le but de la journée nationale d’information de Dijon ?
F.H. : Nous avons décidé de partager notre travail avec le
plus grand nombre à un moment crucial du calendrier : le 26
novembre l’expert nommé par gouvernement, Jean-Paul Guillot, aura tout juste rendu les premiers éléments de son rapport, notre enquête sociologique sera terminée et nombre de nos collègues auront été contraints de changer de métier. Depuis le festival de Cannes, où les annonces du grand communicateur du gouvernement, Renaud Donnedieu de Vabres, ont fait croire à certains que tout était réglé, notre mouvement connaît une érosion. Pour exercer son libre arbitre, il faut être informé. La rencontre de Dijon veut ouvrir un débat à l’issue duquel chacun pourra juger.
BP-LD : Vous estimez-vous victime d’un ostracisme de la part des médias ?
F.H. : Il nous apparaît injuste et inconséquent de n’avoir eu à aucun moment la possibilité d’obtenir un débat
contradictoire sur une chaîne de service public à une heure de grande écoute. Face à un ministre de la culture et de la
communication qui « joue la montre », les vrais messages ne
passent plus. Pendant ce temps, les exclusions se multiplient, or on ne peut pas discuter dans un cimetière ! Nous travaillons pour que la rencontre de Dijon bénéficie d’un éclairage particulier, puisqu’elle sera la première des journées nationales d’information qui seront plus tard
reprises dans toute la France.
Propos recueillis par Frank MAUERHAN
Deux rendez-vous publics
Sur les trois jours que durera la rencontre nationale de Dijon (26, 27 et 28 novembre), le grand public est attendu à deux moments. D’une part le vendredi 26 à 20 h 30 pour la
projection-débat à l’Eldorado autour d’un film. D’autre part le samedi 27 à 21 h 30 au théâtre du Parvis Saint Jean pour un concert-spectacle festif et gratuit. Au programme de la soirée : Dime Algo, Frédérique Carminati, l’Épicerie, la compagnie Entre-Deux, Madou Trossat, les Joueurs de Bique, Jamait et d’autres surprises encore.
Places gratuites à retirer au théâtre.
Information sur les trois jours au 06.83.67.58.58
www.bienpublic.com
Mis en ligne le Vendredi, 19 novembre 2004