« ... De tes lèvres, je recevrai la fine esquisse de l’image.
La peignant, tu auras l’adresse, bien sûr, d’atténuer l’acuité du spectacle.
Plus que voir, j’aimerais entendre. »
14h00 : Le groupe Boris Barnet vous invite aux projections-grog de :
Attention, danger travail , réalisé par Stéphane Goxe, Christophe Coello et Pierre Carles.
« Une dizaine de chômeurs et chômeuses racontent pourquoi et comment ils ont décidé de ne plus aller travailler. Après avoir fréquenté plus ou moins longtemps le monde du travail, ces hommes et femmes ont fui l’usine, l’entrepôt ou le bureau, bien décidés à ne plus accepter les règles de la guerre économique contemporaine. Loin de l’image du chômeur accablé ou déprimé, ces »sans-emploi qui n’en demandent pas pour autant« expliquent ouvertement pourquoi ils cherchent à s’épanouir en dehors du monde du travail, avec peu de ressources mais en disposant de temps à profusion. »
un extrait d’ Histoire(s) du cinéma de Jean Luc Godard, un moment qui n’est pas inclus
dans la version éditée mais un montage montré à l’occasion d’une émission de
télé où il est question de la guerre, du traitement et de la représentation
de la guerre ; de Hollywood et de Mosfilm ou de l’esthétique du vainqueur
mise face à un des héritiers de Dziga Vertov. Fiction vs documentaire ou
plutôt deux façons antagonistes de créer ou de traiter l’évènement
cinématographique qu’est la guerre. Cet extrait sera montré afin d’essayer de
penser l’articulation du premier et du troisième film.
Bruit de fond, une place sur la terre , réalisé par Olivier Derousseau.
"Quelque chose ne passe pas, on pourrait dire le passé c’est ce qui ne passe pas. Soit une projection, soit dans cette projection un trajet qui passe par l’aire des champs d’amour, va jusqu’au bout de l’Europe dans l’embouchure voir passer le grand fleuve et ses chariots de plaintes.
Au commencement au départ ce à quoi on a affaire, c’est une zone obscure. On se place, nous sommes placés. Quelque chose flotte qui pourrait nous saisir, quelque chose qu’il y aurait à construire. Quelqu’un parle au présent mais c’est du passé, c’est une projection, c’est un film. Un film où l’on entend parler un employé de l’usine monde, mon frère. Ce qu’on y voit pendant, ce sont des plans qui tentent de montrer ce que dehors la nuit nous observons alors que cette parole nous travaille ; des lieux communs. Et puis il y a un passage comme qui dirait un passage de témoin dans un relais. Quelqu’un prends la parole, devant, parle comme sur ces images, accompagnée d’une partition électro-acoustique ; nous passons d’un registre à un autre (on pourrait dire du cinéma au théâtre, du positif au négatif) . Ce que l’on entend, c’est une colère marquée par le désir et d’en finir et pourquoi pas d’en découdre avec l’incommensurable servitude volontaire qui chaque jour nous apporte son lot de nouvelles molles et dévastatrices, même si par ici nous survivons encore à nos problèmes. Besoin du cinéma afin de « diagnostiquer » un nous en tant que quelque chose d’abord nous regarde, et voir le monde depuis le lieu fraternel, mais pas nécessairement confortable, de l’autre. Besoin du théâtre afin qu’apparaisse, comme une conséquence, une figure qui porte sa parole."
La plupart des films diffusés par le groupe Boris Barnet sont empruntables en VHS à la logistique de la cip-idf.
Vous pouvez aussi télécharger l’enregistrement sonore de la conférence de presse de la CIP avec Godard au bunker du
festival de Cannes 2004 , en version mp3.