L’Euro May Day, qu’es aquò ?
Il s’agit d’une initiative conçue par des collectifs de chômeurs et
précaires, visant à se réapproprier le sens du 1er Mai pour en faire une
journée d’action, de parade festive et de débat autour d’une question
centrale : la généralisation de la précarité comme mode d’exploitation
des
travailleurs, au coeur du capitalisme mondialisé. Née à Milan, cette
initiative s’est étendue l’an dernier à Palerme, Barcelone, Dublin, et
Helsinki. Cette année s’y ajoutent Hambourg, Paris, Séville, Liège,
Berlin,
Londres, Copenhague, Amsterdam, Lubjiana et Vienne. Marseille,
ville-frontière, où le chômage-à-vie et la précarité sont une réalité
depuis
des décennies, Marseille ne peut rester à l’écart de cette mobilisation,
alors même que l’EuroMay Day jette à sa manière les bases d’un
contre-modèle
à l’Europe des technocrates et du capital.
Le 1er Mai fut d’abord une journée de contestation dans le monde
industrialisé, avant d’être institutionnalisé par différents régimes
politiques comme « Fête du Travail » institutionnalisation qui a coïncidé
avec
celle du mouvement ouvrier. En même temps qu’il s’affranchit de toute
attache locale, le capital commande et organise la flexibilité et la
mobilité d’une main d’oeuvre elle même de plus en plus atomisée :
l’intérim,
le travail clandestin,l’intermittence, deviennent la règle.
Simultanément, l’idéologie du travail revient en force, dans le
discours des
patrons et des politicards de tout poil. Discours qui vise à rendre les
chômeurs et précaires dociles en justifiant le démantèlement des
quelques
protections dont ils disposent encore (en France, on en a vu une
illustration avec le Pare et la chasse aux Rmistes, en Allemagne avec
la loi
Harz).
Ces nouvelles conditions appellent de nouvelles formes de lutte, on ne
peut
se contenter de défendre des acquis, à une époque où nombre de gens
n’en ont
même jamais bénéficié.
Depuis plusieurs années, la Plaine accueille de façon informelle un
rassemblement festif autour notamment, de la « Sardinade des feignants »
. la
plupart des participants étant eux-mêmes chômeurs, précaires ou
intermittents. L’idée serait, dans le cadre de l’Euro May Day, de
susciter
des débats autour de la question de la précarité et des formes de lutte
qu’elle appelle et aussi un rappel sur les racines historiques de cette
journée du 1er mai, qui n’était pas une Fête du Travail mais une
journée de
lutte des exploités, ce qui est tout autre chose...
Donc rendez-vous grand ouvert sur la Plaine le 1er Mai à partir de 13h
pour un après-midi de débats et d’interventions (Charles Jacquier fera
l’historique du 1er mai) avec des individus ayant participé aux
mouvements
des chômeurs, des précaires et des intermittents de Marseille. En
soirée,
baléti et projection de films.
Réunion de préparation le Mardi 12 avril 18h30, à L’Ostau dau pais
Marselhès
5 rue des trois Mages. Faites touner.
Collectif pour l’organisation de l’EuroMaDay à Marseille.