Rendez-vous mardi 13 décembre :
- Paris : à 13h devant le siège de la CFDT, bd de la Villette, (M° Belleville) et à 15h, AG à la Bourse du Travail, Salle Ambroise Croizat, 3 rue du Château d’Eau (10e)
-Toulouse : à 13h place Jeanne d’arc
Il est exclu d’exclure !
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Le paysage culturel est multiple et hétérogène. C’est ce qui fait sa richesse et sa capacité à participer au maillage des territoires. Or cette diversité est toujours plus attaquée.
Le système d’assurance-chômage des annexes 8 et 10 (intermittents du spectacle)
Tout en générant une forte exclusion, la réforme de 2003 a engendré une augmentation des allocations versées, essentiellement aux salariés les mieux payés et les plus régulièrement employés.
Si le but de cette réforme était de réduire le déficit, c’est raté (+ 7% en 2004).
Si son but était d’exclure, c’est réussi ! (8% d’exclus, + 15 000 « récupérés » par l’AFT, - 36% d’entrants, ...)
Donc, soit les partenaires sociaux qui l’ont signé et le gouvernement qui l’a agréé sont incompétents et irresponsables, soit cette réforme s’inscrivait dans un projet politique plus global...
Les politiques culturelles
Sous prétexte de structurer l’emploi culturel, le rapport Guillot, commandé par le ministre de la culture, recommande, par exemple, de conditionner l’octroi de subventions aux structures qui pourraient justifier d’un volume d’emploi suffisant ou de la présence d’un permanent...
Conséquence : un très grand nombre de structures culturelles sont condamnées à disparaître à très court terme, entraînant l’exclusion de milliers d’intermittents, contraints pour la plupart à essayer désormais de survivre avec le RMI...
Nous sommes aujourd’hui en mesure d’affirmer que c’est bien dans un vaste projet politique de remodelage du paysage culturel et d’une attaque frontale du gouvernement et du MEDEF contre certaines pratiques artistiques et culturelles que s’est inscrit la réforme de 2003.
Ils mettent en place la réduction, l’exclusion et la normalisation, nous opposons la nécessité d’hétérogénéité, de pluralité et de métissages,
A la logique de capitalisation (assurantielle privée, où les allocations sont proportionnelles aux salaires), nous opposons inlassablement une logique de mutualisation, de solidarité interprofessionnelle et de redistribution à la faveur des salaires les plus faibles. Contrairement à ce que sous-entendent tous les rapports officiels, l’expertise que nous avons mené avec le laboratoire Matisse-ISYS (UMR Paris I/CNRS) a montré que les moins bien payés ou les moins employés ne sont pas les plus médiocres ou les moins « professionnels » !
Plutôt que de se borner à structurer le marché de l’emploi culturel, nous exigeons la relance de véritables politiques de développement culturel... Contre une culture à deux vitesses (élitiste d’un côté aux mains des grandes institutions, de masse de l’autre aux mains des grands groupes privés), nous exigeons le maintien et le développement de l’hétérogénéité des pratiques et des productions.
Depuis des mois nous proposons un modèle qui indemnise équitablement le plus grand nombre sans exclure les plus fragiles sur le marché de l’emploi. Ce modèle d’indemnisation permettrait de pérenniser une véritable politique de développement culturel et ainsi de moraliser et de structurer l’emploi culturel sur des bases bien différentes de celles du ministre de la culture !
Dans le même temps, des millions de salariés précaires et de chômeurs précaires sont soumis à la destruction de la protection sociale. C’est la même logique qui est à l’œuvre dans tout le système d’assurance-chômage : logique d’aléas, d’incertitude, de risques, d’exclusion, de précarisation, pour contraindre toujours plus à accepter n’importe quel emploi, à n’importe quel prix.
Qu’attendons-nous ?
Avant qu’il ne soit trop tard, exigeons conjointement la négociation des annexes 8 et 10 sur la base des propositions du comité de suivi et la relance sans délai des politiques de développement culturel.