Aujourd’hui, le 20 décembre, plus de 300 intermittents et précaires, avec la cgt-spectacle, AC ! air libre sud-culture et la Cip-idf, occupent l’Opéra Comique , place boieldieu dans le second arrondissement de Paris.
Tout porte à croire que le simulacre des négociations UNEDIC qui se poursuit ce mardi, et devrait se conclure, règlera le sort des annexes 8 et 10, et plus généralement de la convention d’assurance chômage, que le gouvernement aura ensuite à agréer.
C’est un protocole du 26 juin 2003 bis qui nous attend !
... à quelques aménagements près : un nouveau calcul de l’indemnité journalière provoquant une diminution moyenne de 10 euros et un probable retour à une période de référence de 12 mois pour rechercher les 507 h nécessaires à l’ouverture du droit à allocation chômage.
Attention : sans Date anniversaire, les 507 heures en 12 mois n’équivalent en rien à un retour au système antérieur ! ! !
Pour contourner les revendications du mouvement, le gouvernement a choisi de faire croire que l’allongement à 12 mois de la période de référence prise en compte pour l’ouverture des droits (au lieu de 10 ou 10,5 mois) garantirait un système d’indemnisation mutualiste et égalitaire. Nous savons qu’il n’en est rien : seule une rupture avec la logique de capitalisation (le « bas de laine » de jours indemnisés à épuiser sans date anniversaire), permettra d’en finir avec l’aléatoire, l’incertitude, la règle infernale du décalage, les inégalités de traitement, l’exclusion, le maintien plus difficile dans le système, y compris pour des salariés qui y sont depuis de longues années...
Nous ne voulons pas d’une période de référence de 12 mois si elle n’est pas accompagnée d’une indemnisation sur la même durée, avec recalcul à Date anniversaire fixe où chaque jour chômé est indemnisé, seule disposition qui permette un système redistributif.
Depuis la mise en application de ce protocole, les analyses, les rapports, et le vécu des intermittents ont montré qu’il est nocif et inégalitaire. Sous la pression du rapport de force, le gouvernement a dû faire des concessions momentanées : période de référence de 12 mois, prise en compte des longs arrêts maladies et de 120 h de formation donnée, en instaurant un fond provisoire (AFSP), puis transitoire (AFT) qui cessera de produire ses effets au 31 décembre 2005. Tout cela pour éviter l’abrogation réclamée par tous et jouer la montre !
Si une majorité de partenaires « sociaux » s’accordaient sur 507 h en 12 mois le gouvernement se sentirait autorisé à donner son agrément à un « nouveau » protocole et tous pourraient communiquer sur le pseudo « sauvetage » des annexes.
Quant au Medef il affirme qu’il n’est pas question d’inventer un nouveau protocole et qu’il ne s’agit pas de régler un problème de coût mais un problème de principe...
Un nouveau fonds... vous avez dit social ?
Le ministre de la culture et le premier ministre, promettent aujourd’hui d’amortir les effets d’éviction du prochain protocole par un nouveau fonds (Lagrave) financé par l’Etat, qui resterait bien loin des dispositions de l’AFT. Car tandis que l’AFT a permis à bon nombre d’intermittents (16700 depuis 2005) exclus de l’assurance chômage de rouvrir des droits, le fonds Lagrave, sous son joli costume de « fonds d’accidents de carrière », serait soumis à de toutes autres conditions d’accès, notamment au fait de pouvoir attester de 5 ans d’ancienneté et d’accepter de se soumettre à une « reconversion professionnelle » (ça vous tente d’être obligés d’accepter des boulots que vous ne voulez pas faire, payés à n’importe quel prix ?). Au nom de la politique de l’emploi culturel (plan Guillot), la diminution du nombre d’entrants dans le régime et le processus d’éviction déjà en cours seraient mécaniquement renforcés.
Contrôle, radiations
Cette politique d’exclusion et de mise au travail dans n’importe quelles conditions est à l’œuvre dans l’ensemble de la Convention Unedic. Lors des réunions précédentes, les dispositifs de contrôle et de formation obligatoire ont fait consensus (Medef, UPA, CGPME, CFDT, CFTC, CGC). Ils s’appliqueront à tous les chômeurs. C’est une véritable machine à broyer, d’autant plus efficace que, dès janvier prochain, une convention tripartite Unedic/ANPE/Etat permettra aux Assedic de radier les ayant-droits.
Il s’agit d’éliminer, en multipliant des radiations, et de trier les chômeurs en fonction de leur temps de présence dans l’assurance chômage.
On assiste donc à une attaque en règle qui vise à imposer n’importe quel emploi. C’est l’existence même de droits collectifs qui est menacée.
Rdv pour une Assemblée Générale
mercredi 21 à 13h au théâtre de la Colline