Le Bon Marché envoie la police contre les chômeurs et les précaires !
Hier, vers 18h00, 150 chômeurs, précaires et intermittents ont investi le Bon Marché à Paris, rue de Sèvres, afin d’obtenir des caddies de victuailles pour réveillonner comme tout le monde.
Alors qu’ils avaient obtenu de la direction 15 caddies, les forces de l’ordre ont interpellé 114 d’entres eux ainsi que des passants et ont confisqué les vivres, alors qu’aucune plainte n’avait été déposée. La direction s’est entendu avec la police pour cette intervention qui a débouché sur la mise en garde à vue d’un camarade sans-papier.
Nous exigeons sa libération immédiate.
Le Bon Marché appartient au groupe LVMH, n°1 mondial de l’industrie de luxe (La Samaritaine, Louis Vuitton, Dior, Sephora...) dont le président, Bernard Arnault, peut se flatter de détenir la première fortune de France (17 milliards d’euros de patrimoine personnel). Le groupe LVMH a réalisé un chiffre d’affaires de 12,6 milliards d’euros en 2004. L’industrie de luxe se porte bien... et vive la réforme de l’ISF !
Les chômeurs, précaires et intermittents revendiquaient en acte une redistribution des richesses. Alors qu’ils sont exclus de l’assurance-chômage (58% d’entre eux ne sont pas indemnisés et 130 000 vont les rejoindre ou voir leurs droits amputés l’année prochaine), alors que le gouvernement multiplie les décrets et les convocations organisant ainsi une radiation massive pour faire baisser les chiffres du chômage, alors que la traque des RMIstes est mise en place par les Conseils généraux, l’industrie du luxe prospère, ce qui permet à Bernard Arnault de déclarer à Sharon Stone que « le luxe est le Microsoft de la France ».
Les salariés rencontrés au Bon Marché étaient en CDD ou en intérim, la plupart employés par des boites de sous-traitance qui les mettent à disposition du magasin. Voilà à quoi profite la politique de l’emploi (d’un coté l’organisation d’une extrême flexibilité du travail et les milliards d’exonération de charges patronales, d’un autre côté, une politique de destruction des droits sociaux, de radiations, de contrôles, d’exclusions de toutes les protections sociales afin d’obliger à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel prix). Malgré tout cela, les précaires s’organisent de différentes manières : révoltes dans les quartiers pauvres, grève massive chez Carrefour, Marseille bloquée pendant un mois par une grève des transports, sans compter des dizaines d’actions menées par les intermittents, les chômeurs et les précaires pendant la négociation de la convention unedic sur l’assurance-chômage, par les mal-logés pour arracher des logements, par les sans-papiers contre les rafles et les expulsions.
Le directeur du Bon Marché n’a pas cédé ses caddies, contrairement aux déclarations médiatiques qui faisait la part belle à l’image de l’entreprise.
La seule générosité du Bon Marché et de LVMH a été l’intervention des forces de l’ordre.
Il nous reste 24 heures pour obtenir de quoi fêter le réveillon avec notre camarade sans-papier dont nous exigeons la libération. Sans quoi nous serons là demain, après demain...et toute l’année pour harceler la plus grosse fortune de France !
Rassemblement samedi 31 décembre
à 15h devant le Bon Marché,
M° Sèvres-Babylone
Coordination des intermittents et précaires
AC ! paris air libre
RTO- Résistance contre le travail obligatoire