APPEL URGENT 13 Mars 2007
Situation critique à la Faculté de sociologie de l’Université d’Etat de Moscou
Nous sommes un groupe d’étudiants de la Faculté de sociologie de l’Université d’Etat de Moscou, qui ont demandé l’administration de la faculté d’améliorer la qualité de l’enseignement, d’arrêter sa propagande réactionnaire et ultranationaliste, d’assurer des conditions quotidiennes d’étude vivables. Suite а nos exigences, l’administration a initié une série de répressions : elle a fait arrêter par la police nos amis d’autres universités venus distribuer notre bulletin à la porte de la faculté ; certains étudiants ont été menacés ; le bureau du doyen et le conseil d’étudiants officieux ont rédigé une lettre au recteur (= chancelier de l’Université) demandant de couper court à toutes actions, manifestations ou réunions non autorisées sur le territoire de l’Université. Il s’agit d’une tentative de nous faire taire et d’entourer d’un mur de silence la situation dramatique qui règne à notre faculté.
Nous assistons à une dégradation croissante des conditions scolaires : depuis plusieurs années, les cours а la faculté deviennent de plus en plus anodins et formels ; l’administration réduit progressivement les heures des séminaires et des travaux pratiques ; il y a de moins en moins de cours dans les disciplines annexes ; les conférenciers externes sont invités de plus en plus rarement ; les questions d’examens se réduisent au contenu d’un manuel rédigé par le doyen. Le bureau du doyen distribue aux étudiants, à titre obligatoire, une brochure qui cite les « Protocoles des Sages de Sion » comme une source fiable et accuse les franc-maçons et les « sionistes » de contrôler la politique américaine et britannique ainsi que le système financier mondial.
Les conditions quotidiennes d’étude à la faculté sont insoutenables. Nous ne disposons pas de bibliothèque. Nous manquons de salles de cours. Il n’y a pas de ventilation. Le bâtiment regorge de caméras de télésurveillance dont l’administration se sert pour suivre les étudiants « suspects ». Les entrées sont munies de tourniquets, comme dans une usine. Les gardes de sécurité se permettent un comportement grossier et brutal envers les étudiants.
Nous exigeons une révision de la structure des cours, l’invitation des professeurs compétents et des chercheurs reconnus en tant qu’enseignants, la mise а disposition d’informations sur les programmes d’échanges avec les universités étrangères, le renvoi des gardes de sécurité grossiers, l’abolition du système humiliant de contrôle à l’entrée, des conditions vivables.
Nous insistons sur une rencontre publique avec le doyen, en présence du recteur de l’Université. Notre objectif principal est d’améliorer la qualité de l’enseignement à la faculté et changer la situation générale pour nous, étudiants, mais aussi pour les enseignants dont certains nous ont déjà témoigné leur solidarité.
Nous vous demandons de diffuser cet appel ainsi que la lettre d’information ci-jointe (en anglais) parmi vos collègues et d’autres personnes susceptibles de se solidariser avec nous. Soutenez-nous en écrivant au décanat et au rectorat de l’Université, dans n’importe quelle langue (copie à notre adresse SVP : info od-group.org).
Signez pour soutenir nos revendications : www.od-group.org/subscribe
Pour de plus amples informations en russe, voir http://www.od-group.org/