Voici quelques pistes du scénario qui est en train de se tramer parmi les partenaires sociaux.
Geoffroy Roux de Bezieux, à la tête de l’UNEDIC pour le Medef (et PDG de Virgin mobile) a donné le ton à propos des intermittents du spectacle, en visant particulièrement les techniciens de l’annexe 8 : « mais qu’est que c’est que cette annexe où l’on indemnise des maçons !! », on se croirait en 2003, lorsqu’on parlait des électros ou des coiffeurs qui n’avaient rien à faire avec les artistes et la Culture...
Au sujet de « la » culture, Alain Lecanu (CGC) semble avoir été promu porte parole du patronat. Lors d’une récente réunion à l’Unedic, il déclare que l’État devait prendre ses responsabilités avec les intermittents... Cela sous-entend bien évidemment que ce n’est pas ou plus le problème de l’UNEDIC ni de la solidarité (inter)professionnelle.
La tendance qui se profile en matière d’intermittence est claire :
Fin de l’annexe 8, filière unique pour tout le monde ?
Pour les artistes (annexe 10), on parle d’une caisse professionnelle ...
Gautier-Sauvagnac (MEDEF) en avait rêvé, Chérèque (CFDT) le propose : il s’agit d’instaurer une équivalence stricte entre durée d’affiliation et durée d’indemnisation : 6 mois travaillés avec cotisation donneraient droit à 6 mois d’allocation chômage...
Leur logique est encore et toujours de restreindre les droits. Ainsi pour les plus de 50 ans, il est tout simplement question de sabrer 1 an de droits, en dégringolant de 36 mois d’indemnités potentiels à 24 mois maximum.
Voilà comment ils plantent le décor de la « simplification des filières », conformément aux vues du Président de la République, indiquées lors de son discours sur l’emploi à Rethel, le 28 octobre dernier.
Le calendrier des réunions de « négociation » à l’UNEDIC : 25 novembre, 9 décembre, 16 décembre ; ils veulent les boucler le 23 décembre pour l’ensemble du régime d’assurance-chômage puis régler le sort des intermittents du spectacle dans la foulée.
Malgré la hausse du chômage, malgré les milliards avec lesquels on arrose banques et entreprises, chiffres et propagande contre les intermittents et autres profiteurs vont sans doute surgir classiquement de toute part, histoire de préparer le terrain par un travail de sape mettant en cause les pauvres droits existants.
Par contre, les données sur les bénéficiaires de l’AFT (allocation de fonds transitoire) restent au frigo ; nul besoin de dons divinatoires pour savoir que par rapport aux 40 000 rattrapés par le fonds provisoire puis transitoire, la chute est considérable...
L’épuration est faite.
Rappelons que l’allocation transitoire s’arrête au 1er janvier 2009. Il n’y aura donc plus aucun filet de rattrapage !
Et pour beaucoup ce sera la condition de travailleurs pauvres, avec ou sans RSA. Du RSA à l’offre « raisonnable » d’emploi, on nous prépare de mauvais jours. Nous n’avons d’autre choix que de nous défendre. La coordination appelle intermittents, précaires, chômeurs et salariés en tous genres à la mobilisation :
Samedi 6 décembre : Manifestation unitaire pour les droits des chômeurs et précaires à Paris
RDV à 14h30, Place Stalingrad en direction de Place Clichy
Jeudi 11 décembre à 13h30, 14e chambre, Tribunal correctionnel, Palais de justice, M° Cité, pour le procès intenté par la CFDT, suite à la visite de son siège en 2005. La CFDT veut une jurisprudence contre les occupations, relaxe pour nos camarades !
Mardi 16 décembre : Rassemblement interprofessionnel devant le siège du MEDEF, avenue Bosquet, à l’appel notamment de la fédération CGT spectacle. Une manifestation pour rejoindre ce rassemblement est prévue.
En février 2009, nous en sommes là : La convention d’assurance chômage 2009-2011 entrerait en vigueur en avril.
Les mobilisations réussies des 6 et 16 décembre ont montré qu’il était non seulement nécessaire mais possible de ne pas renoncer. Au succès des manifestations du 29 janvier, à la grève générale en Guadeloupe, au mouvement qui s’ébauche dans le système scolaire, le gouvernement fait mine de répondre par une supposée « concertation », dont le prochain rdv fixé par Sarkozy aux confédérations syndicales, ce 18 février. Il devrait y être question de l’indemnisation des jeunes chômeurs, de celle des sortants de CDD et du chômage partiel.
Cela prouve de nouveau que l’accord Unedic qui devrait régir la période 2009-2011 est pour le moins inadéquat. Mieux, tandis que la grève en Guadeloupe exige 200 euros en plus pour les minima et pensions, il est question, selon Sarkozy, de « faire quelque chose » pour les personnes dépendant de minima sociaux, ce qui cette fois confirme que le RSA, mesure sociale centrale du régime, n ’est pas assuré d’être appliqué en l’état.
Pour tous les précarisés, pour tous les salariés, la situation est à la fois insupportable et grosse de menaces. Elle est aussi potentiellement riche de possibles. À tous de saisir le moment, d’imposer partout l’évidence d’une position : Nous ne payerons pas votre crise.
Consulter le Règlement général annexé à la Convention du 19 février 2009
2010 / 2011, nouvelle « négociation » Unedic :
- Bilan du socialisme : 20 ans d’interdiction du RMI aux jeunes
Lutter est nécessaire, lutter construit la puissance du nous. Mobilisons-nous pour de nouveaux droits sociaux
La coordination a dû déménager le 5 mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un placard municipal de 68m2, nous vous demandons de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville de Paris. Il s’agit dans les temps qui viennent d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut de fait un centre social parisien alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.
Pour contribuer à la suite :
• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.
• indiquez à accueil cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS pour être prévenus lors d’actions pour le relogement ou d’autres échéances importantes.
Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 17h30. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org
Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org
À la CIP, 13bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis
Tel 01 40 34 59 74