A bout portant et sans sommation, la police exécute ses basses œuvres. Mercredi 8 juillet à la nuit tombée, les forces du maintien de l’ordre ont massivement tiré au flashball sur les participants au rassemblement de soutien aux expulsés de la Clinique, un immeuble de Montreuil (93) occupé collectivement depuis quelques mois. La Clinique, en référence aux expériences venues d’Italie, avait pris la forme d’un « centro sociale » à la française : logements, projections de films, journal, défenses des sans papiers, repas...
Pas d’appel à la dispersion, pas de sommations, pas de lacrymogènes ; mercredi soir, la répression a pris d’emblée la forme de nombreuses salves de flashball tirées à une distance de 4 à 10 mètres, selon un angle qui ne laisse aucun doute quant aux intentions des tireurs : cinq ont été blessés, tous été visés dans la partie supérieure du corps, au thorax, à l’épaule, au front, à la nuque, à la tête. L’un d’entre eux, touché au visage, a eu l’œil éclaté, littéralement détruit.
Toulouse, Villiers-le-Bel, Nantes et cette semaine à Montreuil : Joachim est la cinquième personne depuis le début de l’année à perdre un œil suite à un tir de flashball. On ne compte plus les fractures du nez, de la mâchoire ou des pommettes dues à ces engins de mort pour lequel le slogan du fabricant est « une arme de défense révolutionnaire ». En pratique, le message est clair : la chasse aux opposants est ouverte.
La dotation en flashball de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient « non létales » (taser, flashball, et maintenant « lanceur 40 », plus puissant) et que leur usage serait rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien. Que l’on habite un quartier de banlieue où la police harcèle quotidiennement la population, que l’on s’oppose aux arrestations de sans papiers, que l’on manifeste pour contester tel ou tel aspect d’un ordre social profondément inégalitaire, il est de plus en plus fréquent de se trouver dans la ligne de mire d’un policier prêt à dégainer. Assurée de son immunité, la police utilise en effet ces flashball sans hésiter à s’en servir de manière à occasionner le maximum de dégâts.
Pour terroriser les opposants et dissuader toute insoumission, on tire à la tête, on blesse, on éborgne. Pour avoir défendu l’existence de lieux collectifs hors la loi de la propriété privée, on mutile.
Refusons cette barbarie policière et son impunité. Nous appelons chacun, avec l’ensemble des organisations et collectifs déterminés à défendre les libertés, à s’opposer à cette surenchère de la violence policière et à refuser d’être gouvernés par la peur.
Manifestation lundi 13 juillet à 19h
Rdv à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus (la rue piétonne), à Montreuil (93), M° Croix de Chavaux
Coordination des intermittents et précaires
La clinique en exil : Encore une expulsion, encore des blessés au flashball
Tir à la tête : La préfecture s’exprime, la presse imprime
À propos de notre expulsion et de la soirée du 8 juillet, communiqué de l’Assemblée de la Clinique en exil
Communiqué suite à l’expulsion de la Clinique et à la soirée du 8 juillet.
À Montreuil, la police vise les manifestants à la tête, Stéphane Gatti
Vacarme : Soutien à Joachim Gatti
Plutôt CAFards que CAFteurs. Visite de la CAF Rosny par quelques CAFards de Montreuil
Manifestation contre la venue de Sarkozy et sa politique à Montreuil, appel des CAFards