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L’insécurité sociale, combattons-la, Collectif chômeuse chômeur et précaire sans honte, Valence

Publié, le lundi 6 décembre 2010 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : mardi 7 décembre 2010


Nous livrons des pizzas, distribuons des journaux, remplissons les boîtes aux lettres de publicité, faisons la plonge, des colos, du soutien scolaire, surveillons des internats, informons les usagers des transports, et téléconseillonss, télévendons... Et bien d’autres choses encore. Entre temps, nous pointons à Pôle Emploi, à la CAF, au CCAS, à la mission locale ; nous cherchons vaille que vaille à suivre un cursus, une formation, une promesse d’échappatoire au « petit boulot alimentaire » qui souvent rythme notre quotidien. Ayant à faire « nos preuves », il est « tout naturel » que nous en venions à travailler gratuitement : stages, évaluation en milieu de travail (EMT, comme ils disent)...

Une multitude de dispositifs sont mis en place pour nous rendre dociles : menaces de suspension des revenus de survie, précarisation des contrats de travail ; mais injonction à donner son temps aux exploiteurs et à travailler à son employabilité (en se rendant disponible aux innombrables évaluations, entretiens, ateliers de coaching et autres stages bénévoles). En même temps tout cela nous empêche d’user de ce temps pour élaborer des formes politiques - émancipatrices, égalitaires et écologiques - d’organisation du vivre-ensemble.
Pour le capitalisme, le chômage n’est pas un problème, c’est la compétitivité des entreprises qui compte. En trente ans, la productivité des travailleur(se)s de ce pays a été multipliée par cinq, ce qui permet de diminuer le nombre de salarié(e)s et le coût du travail, sans diminuer les profits engrangés. Si ce n’est pas suffisant, les entreprises délocalisent et utilise des TIC (1) qui permettent pour la première fois dans l’histoire de l’humanité la fusion entre surveillance et processus de travail. Par exemple, il n’est plus possible de se déplacer librement d’un service, ou d’un étage, le salarié dispose d’un badge qui ne fonctionne par exemple que pour aller à son poste de travail, à la cantine. Tout est fait pour favoriser la lutte de tous contre tous.

Peu importe l’augmentation alarmante de la souffrance au travail pour celles et ceux qui ont conservé un emploi, avec perte du pouvoir d’achat, conditions de travail aggravées, angoisse permanente du licenciement par le chantage à la délocalisation en cas de refus du plan de « sauvetage » de l’entreprise. Pour garantir leurs profits, les patrons recourent de plus en plus aux contrats précaires (CDD) et intérimaires et aux contrats qui les exonèrent de charges sociales.

Un exemple : Pôle emploi

Pôle emploi, le géant né de la fusion entre les Assedics et l’ANPE, était présenté comme un moyen d’améliorer le service rendu aux chômeurs. Le relooking des agences et la communication passés, l’évidence s’impose : Pôle emploi est une arme efficace pour imposer le contrôle et le flicage de ses salarié(e)s et des chômeurs. Depuis la fusion et l’explosion du chômage, les agences - transformées en commissariats des chômeurs - sont sous pression.

D’un côté, les agents du Pôle emploi subissent un management par les chiffres, une pression de leur hiérarchie, une perte de sens professionnel et une précarisation de leur emploi. 1 500 CDD ne seront pas renouvelés et 300 postes en CDI seront supprimés en 2011. Résultat : un véritable mal être au travail s’installe ; suicides et arrêt longues maladies se multiplient. De l’autre côté du guichet, les usagers devenus des clients, et des « candidats », sont placés sous contrôle. La chasse aux mauvais chômeurs est ouverte. Les radiations et les humiliations pleuvent, l’accompagnement est devenu inexistant et se résume à un contrôle mensuel...

Pendant ce temps, le secteur privé remporte des marchés pour des ateliers qui nous habituent à la présence du manager ( celui qui a pour tâche principale la bonne santé mentale de ses futurs collaborateurs) et celui-ci s’engraisse sur le dos des chômeurs et des précaires. Nous n’avons pas à payer leur crise, la colère monte, à Valence comme ailleurs vive l’interlutte. Continuons le combat tous ensemble, chômeurs précaires, travailleur(se)s du public comme du privé, dans des AG interprofessionnelles de quartiers, de villes, départementales et territoriales pour reconstruire par les luttes ce que le capitalisme détruit, pour conquérir la justice sociale et en finir avec l’insécurité sociale généralisée. La solidarité est une arme, elle passe par l’information réciproque !

C’EST PAS À L’ÉLYSÉE, C’EST PAS À MATIGNON, C’EST PAS DANS LES SALONS QU’ON OBTIENDRA SATISFACTION, C’EST NOUS QUI TRAVAILLONS ET QUI CHÔMONS, ALORS C’EST NOUS QUI DÉCIDONS !

Collectif chômeuse chômeur et précaire sans honte

contact : collektifprekairechomereuse[at]yahoo.fr

1) technologies de l’information et de la communication ( TIC) information trouvé sur wikipedia et Echanges N°134


La coordination des intermittents et précaires est désormais expulsable. La seule « proposition » de relogement de la mairie est un local qui nécessite des travaux et devra être évacué... au printemps ou à l’automne prochain.
Cette « proposition » n’a rien du « relogement pérenne » autrefois évoqué par des responsables municipaux. Elle ne correspond pas non plus aux engagements du Maire de Paris. Continuons à exiger de la Ville un réel relogement.

Merci de signer et faire connaître la pétition en ligne :

Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, la coordination doit être relogée





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