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LOPPSI 2 : le vigi-tévé Nicolas Demorand caviarde un trop réel « fond d’écran »

Publié, le mercredi 22 décembre 2010 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : jeudi 23 décembre 2010


Lettre ouverte à l’intention de Nicolas Demorand

Le dimanche 19 décembre, alors qu’une poignée de gens plutôt jeunes il est vrai, ont tenté de quitter leur rang de « fond d’écran » (selon l’expression de ton invitée) pour intervenir dans ton émission [ C politique, ndr] afin de parler de la loi LOPPSI 2, tu as réagi en bon professionnel des médias d’État et de la Finance (avec toi, les liens sont très clairs : aussi bien Europe 1 que France 5) c’est-à-dire tu n’as pas laissé la parole à ton « public », tu as censuré notre intervention, en lançant un sujet, invisibilisant ce qui s’est passé alors sur le plateau pour le spectateur (l’émission était en direct, bien sûr).

À ce moment là, je suis intervenu et tu m’as reconnu : eh oui, « on se connaît », on a travaillé ensemble comme pigistes pour l’émission Staccato, d’Antoine Spire sur France Culture en 97-98 (il y a 12 ans, une éternité : tu dois plus trop le rappeler cela, que tu as bossé pour Spire, un ancien du parti communiste, militant, engagé jadis contre les violences d’Etat à la Ligue des Droits de l’homme, qui aurait, lui, très probablement fait une émission entière sur LOPPSI 2 s’il avait encore une émission).
Je t’ai demandé de nous laisser prendre la parole, que c’était important de dénoncer cette loi liberticide qui permettra l’expulsion de camps de roms, de cabanes et de squat sans passer par la case justice en donnant tous les pouvoirs aux préfets, de jeter en prison les vendeurs à la sauvette (criminaliser les biffins ou les vendeurs du métro, ah c’est beau), de museler internet sans décision judiciaire (avec le super prétexte de la pédophilie que l’on nous ressert à chaque fois qu’il faut faire passer une mesure horrible), etc.

Bref, on avait des choses à dire, on souhaitait interpeller les gens qui regardent une émission intitulée C Politique (alors que ce n’est qu’une tribune pour les politiques d’état : hier Roselyne Bachelot, la semaine prochaine Christine Boutin ; cela s’appelle servir la soupe, non ?).
Mais tu t’es fâché, tout rouge sous ton maquillage : « ça ne se fait pas » (et que si, et on va pas se gêner), « il fallait m’appeler » (bah oui, allo bonjour, est-ce que tu crois qu’on peut venir dénoncer à l’antenne l’horreur de LOPPSI 2 pendant que tu caresses la « numéro 4 du gouvernement » s’il te plaît ? : tu nous prends pour des cons ou quoi ?).

Non, finalement, un gars (de la régie ? Un vigile ?) super pro en arts martiaux s’est jeté sur moi par derrière, m’a fait une clef de bras, m’a plaqué au sol, sous tes yeux, sans que tu ne dises mot (« on se connait » mais on n’est pas pote apparemment) et il m’a expulsé du studio violemment.

Ton nez dans ta merde : je ne sais pas ce que tu as pensé sur le moment ou après coup mais cette scène a permis de matérialiser très clairement de quel coté du manche tu te trouves : du coté de ceux qui veulent faire passer la loi LOPPSI 2, c-à-d ceux qui ont besoin de vigiles, de taser, de flashball, de caméra de surveillance, de fichiers encore plus totalisants, ceux qui ont besoin d’être protégés dans leur domination et leur prévarication.
Après, tous les copains et copines ont été aussi manu militari viré-e-s du plateau, et tu as pu continuer ton émission de propagande :
« Alors, Nathalie Kosciusko-Morizet, qu’est ce vous pensez de la neige qui bloque les aéroports ? »

Avec mon profond dégout,
Benoît A.

Le texte qui devait être lu :

Nous intervenons ici pour évoquer la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure, LOPPSI 2, une loi dangereuse, une loi liberticide de plus qui contribue à transformer la France en un gigantesque commissariat.
Elle crée plus d’insécurité en faisant de nous des coupables potentiels permanents.
Cette loi est dangereuse parce qu’au delà du fait de nous surveiller toujours plus sous prétexte de nous protéger, il existera plus de moyens pour nous traquer.

• On expulsera plus facilement toutes sortes de logement
• Les sans papiers seront toujours plus pistés, leurs amis criminalisés
• Le fichage, le mouchardage sera étendu
• La vidéo-surveillance décuplera
• Les policiers municipaux et les agents de sécurité obtiendront toujours plus de pouvoirs
• Les vendeurs à la sauvette pourront être jetés en prison
• Un couvre feu pourra être instauré pour les jeunes de moins de treize ans
• Les dernières barrières contre l’arbitraire, même si elles peuvent paraître parfois dérisoires, s’affaiblissent.

Pourrions nous mettre en question les surveillances et les enfermements qui ne cessent d’augmenter à mesure que croît notre précarité ?

Le vivre ensemble ne s’incarne pas pour nous dans la méfiance des uns contre les autres, dans la performance du travail qui n’a pas de sens. La liberté prend sens dans l’hospitalité, dans les luttes joyeuses et collectives, dans la capacité, chacun et ensemble, de redéfinir ce que nous voulons pour nous même.

Nous appelons chacun, chacune à refuser l’ensemble de la loi LOPPSI 2, à prendre à son compte les différentes actions qui se mettent en place pour s’opposer au vote de cette loi, à participer à toutes les manifestations et notamment à un rassemblement devant l’assemblée nationale le mardi 21 décembre à 17h.

A bas Loppsi et que vivent les luttes

Plus d’infos : http://abasloppsi.flext.net/

Ndr : Au moment où est proposé à l’Assemblée Nationale un amendement qui devait supprimer une incrimination pénale spécifique pour les députés faisant une déclaration de patrimoine volontairement incomplète ou mensongère, au moment où un ministre de l’intérieur déclare excessive et injustifiée la condamnation symbolique de policiers pour « faux et usage de faux en écriture publique », autant rappeler que depuis la loi sur la sécurité intérieur (LSQ) socialiste CAC 40 de 2001 (qui instaurait entre autres joyeusetés des peines d’emprisonnement pour les « fraudeurs d’habitude » dans les transports), divers textes gouvernementaux sécuritaires et fourre-tout sont régulièrement adoptés à l’Assemblée Nationale. La chasse aux pauvres est l’un des axes majeurs de ces lois. On nous fait pauvres. Et l’on nous surveille et l’on nous punit pour cela. Ainsi la LOPPSI 2 contient-elle une disposition méconnue qui, dans le prolongement de l’installation des « lampes bleues » de contrôle des documents d’identité dans les Pôle emploi, prévoit l’assermentation d’agents de Pôle emploi chargés de traquer la « fraude aux prestations sociales » et le « travail dissimulé ».
On invisibilise les litiges suscités par le gouvernement des individus. Et on leur refuse toute signification. Pendant que les institutions sociales cultivent leur opacité défensive face à des demandeurs de revenu qui doivent en savoir le moins possible pour pouvoir être « traités » arbitrairement, tout conspire à notre transparence (interconnexions de fichiers, questionnaires intrusifs, suivi inquisitoire).
Salaud d’argent.

Nous refusons que tout au long de la vie la durée d’emploi gouverne nos existences et les soumette toujours plus au commandement de l’argent / Refusons le contrôle des chômeurs, qu’ils soient avec ou sans-papiers ! (Mcpl, Rennes) / Post-scriptum sur les sociétés de contrôle, Gilles Deleuze, L’autre journal, n°1, mai 1990

Appel à tous ceux qui se sentent concernés par ces lois, à ceux touchés directement et qui voudraient raconter comment cela change leur vie, leur travail, leur façon se loger... Appel à tous pour se demander comment réagir face à ces lois, comment les contourner ou se défendre face à celle-ci.

Assemblée publique samedi 8 janvier 2011 à 17h au « Bourdon », 7 bd Bourdon, métro Bastille.


La coordination des intermittents et précaires est désormais expulsable. Merci de signer et/ou faire connaître la pétition en ligne :

Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, la coordination doit être relogée

Aux parisiens et gens d’alentours - Du temps libre sinon rien. Interluttants no 30, novembre 2010 / La Maison de la Grève de Rennes appelle à une coordination des assemblées inter-professionnelles / Un soviet à Amiens, vidéo • « Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde » : l’assemblée générale interprofessionnelle de Rennes au TNB / Appel aux troupes ! / Quelle retraite pour les précaires ? Quelle grève pour les chômeurs ? / Retraite : à 95 ans, je n’aurai pas mes trimestres / Comme Maryvonne à Brest, va falloir pointer à Pôle emploi à 80 piges / Appel à celles et ceux qui ne veulent pas accompagner la réforme des retraites mais la combattre - MCPL / SUD étudiants Rennes / Pas de retraite pour les précaires, y a-t-il une vie avant la mort ?

Pour ne pas se laisser faire :
• Intermittence du spectacle, permanence CAP, Conséquences de l’Application du Protocole Unedic : cap cip-idf.org
• Permanence Précarité : permanenceprecarite cip-idf.org
Lundi de 15h à 18h, à la coordination des intermittents et précaires, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7, Tel 01 40 34 59 74





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