Ce texte est la troisième partie de la thèse de doctorat soutenue par Muriel Combes en 2002 sous le titre La Vie inséparée. Vie et sujet entre biopouvoir et politique, sous la direction de Jacques Rancière. Thèse publiée en avril 2011 aux éditions Dittmar sous le titre La vie inséparée. Vie et sujet au temps de la biopolitique, à l’exception de cette partie, demeurée inédite.
Table des matières :
Troisième partie : Politiques de la vérité (ou comment sortir de l’épistémologie)
Chapitre I : L’épistémologie, doublure d’une histoire des vainqueurs
1- Les deux sources du souci épistémologique de l’idéologie
a) Un héritage philosophique
b) Une révolution scientifique
2- La rationalisation comme double séparation
a) Mériter la science
b) D’une maxime éthique à un obstacle épistémologique
3- Vitalisme et physicisme
a) Insistance et déplacement d’un problème
b) D’un malentendu concernant l’information
c) Métaphores ou concepts ?
c-1/ Évacuer les controverses
c-2/ Consolider un modèle
c-3/ Disqualifier les métaphores
d) Le vitalisme physiciste de la biologie moléculaire
Chapitre II : De l’archéologie du savoir à la politique de la vérité
1- Les pratiques discursives
a) Relation et dehors
b) Un éloignement sans retour
2- Les formes de pouvoir-savoir
a) Discursif et extra-discursif : une relation obscure
b) Le shogun et le mathématicien
3- Politique de la vérité
a) La connaissance comme forme de production de la vérité ou : que dit la généalogie ?
b) Une autre politique de la vérité ou : que font les généalogies ?
Chapitre III : La sociologie des sciences entre politique de la vérité et politique de la nature
1- Ni science ni société
a) Un constructivisme radical ?
b) La connaissance comme capitalisation
c) Une subversion de l’épistémologie
2- Histoire de la pasteurisation
a) La pasteurisation, paradigme d’une sociologie de la traduction
b) Une contribution à l’histoire du bio-pouvoir
b-1/ Pasteurisation et biopolitique
b-2/ Pasteurisme et police médicale
3- Politique et vérité
a) Une sociologie des sciences et des non-humains
b) La sociologie des sciences est-elle une science ?
c) Le constructivisme est-il un nominalisme ?
d) Politique de la nature : quelle politique ?
e) Une politique sans sujet
D’autres textes de Muriel Combes accessibles sur internet :
. Le carrosse du commun et la citrouille individuelle : Qui sait ?
. Simondon, Individu et collectivité. Pour une philosophie du transindividuel
. L’hypothèse du bio-pouvoir : entre polémique et cybernétique ?
. Revenu garanti et biopolitique
. Le travail : un nouveau débat pour de vieilles alternatives
. Retour sur le camp comme paradigme biopolitique
Entre 1976 et 1982, Michel Foucault multiplie les hypothèses et les remaniements, ainsi que les considérations rétrospectives concernant sa méthode. C’est au cours de cette période qu’il élabore la notion de biopouvoir, indiquant le moment où, autour du XVIIIe siècle, la vie - celle des individus et celle des populations - entre comme telle dans les mécanismes du pouvoir et devient ainsi un enjeu essentiel pour la politique. Cette notion, et les hypothèses qui lui sont associées quant à la nature du pouvoir moderne, constitue le point de départ du présent travail. Le postulat qui l’a guidé est que l’hypothèse d’un pouvoir sur la vie peut fournir l’axe central de ce que Foucault avait proposé dans ses derniers textes de nommer une « ontologie du présent ».
Au début des années 80, les recherches de Foucault semblent bifurquer vers le problème de la vérité et vers un questionnement portant sur l’éthique et ce qu’il commence à nommer les « pratiques de soi ». Mais au-delà de la suspension de fait de l’analyse du bio-pouvoir, ce à quoi on assiste alors n’est pas tant une simple rupture avec les problèmes qui occupaient, dans les années 70, un intellectuel impliqué dans l’invention politique, que l’élaboration d’un quadrilatère fondamental articulant les concepts de vérité, de pouvoir, de sujet et de vie.
Les commentateurs s’intéressent généralement aux trois premiers concepts, délaissant le dernier dont le statut est, il est vrai, délicat. Car son explicitation obligeait à aller dans des directions que Foucault ne voulait pas explorer, en particulier vers une reprise positive du questionnement ontologique, pour éclairer la relation entre vie et subjectivité.
C’est dans cette direction que le travail de Foucault rencontre celui de Simondon. Et que les deux peuvent se prolonger dans un questionnement concernant les modes d’inscription de la vie dans la politique. Le postulat chaque fois en jeu est que la vie ne peut jamais être conçue séparément de la subjectivité ; c’est de là que nous proposons de partir pour une élucidation politique du présent.
La vie inséparée, vie et sujet au temps de la biopolitique.
Table des matières
Préface
Avertissement
Linéaments
Première partie : Vie, pouvoir, sujet
Chapitre I : Pourquoi parler de bio-pouvoir ?
1- Discipline, bio-politique et normalisation
2- Comment penser le pouvoir ? (une crise de modélisation)
a) Sortir de l’ornière de l’économisme
b) Prendre la mesure d’un paradoxe
Chapitre II : Le sujet du bio-pouvoir
1- L’assujettissement des vivants
a) Le corps des sujets
b) Biopolitique de l’espèce et des manières de vivre
2- La gouvernementalité
a) Retour sur l’indissociabilité entre politique et économie : les formes de rationalisation du pouvoir sur la vie
b) L’issue du modèle de la guerre
3- « Du gouvernement des vivants »
Chapitre III : D’un sujet du bio-pouvoir à un sujet éthique ?
1- Du sujet-effet aux techniques de soi
2- Techniques de domination, techniques de soi et pouvoir
3- Vers un sujet éthique ?
a) Trois déplacements dans l’approche de la sexualité
b) Quel est le « soi » des « techniques de soi » ?
Chapitre IV : Subjectivation et liberté
1- Le point de vue des luttes
a) Au départ, à l’arrivée
b) Des luttes de la vie
c) De nouvelles subjectivités
2- Pouvoir, sujet et liberté
a) Résistance et liberté
b) De l’infra-individualité à une esthétique de l’existence
b-1/ La part de plèbe
b-2/ L’art d’exister
Chapitre V : Bios, éthique et politique
1- Problématisation et critique
a) Puissance de la pensée
b) Ethos et critique du présent
2- La vie et la subjectivation
a) Bio-pouvoir et savoir
b) L’erreur, l’errance
3- Biopolitique de l’ethos
Deuxième partie : Sujet/vivant
Chapitre I : La normativité biologique : ouverture de la question du sujet
1- Avant la connaissance, la vie dotée d’allures
2- La vie comme institution de normes
a) Normativité et polarité
b) L’invention du milieu
c) La subjectivité dans le vivant
3- La vie errante
Chapitre II : Ontogenèse du sujet vivant
1- Information et individuation
a) sauver l’information
a-1/ Cybernétique et technologies des transmissions
a-2/ Comment une information signifie-t-elle ?
a-3/ Deux critiques métaphysiques
b) L’information dans le vivant
b-1/ Amplification et topologie
b-2/ La question du simple
b-3/ Information et invention
2- La constellation du vital et du psychique
a) Problématique vitale et problématique psychique
b) D’une individuation l’autre
c) La vie comme dédoublement
c-1/ Individuation et individualisation
c-2/ Le non-individualisable (l’exemple de la sexualité)
c-3/ En quel sens on peut parler d’individuation psychique (corps et pensée)
d) Une constellation de naissances
Chapitre III : Le sujet : vivant plus qu’un (affectivité et transindividualité)
1- Deux régimes de l’affectivité
a) Auto-affection et épreuve du transindividuel
b) Une passibilité active
2- L’affectivité hors de l’anthropologie
a) transindividuel et analytique des affects
b) La rupture anthropologique, un postulat inutile
b-1/ Transindividuel et nature non-humaine
b-2/ La « machine anthropologique »
b-3/ L’identification anthropologique
b-4/ Affectivité désanthropologisée
b-5/ Saboter la machine anthropologique
Chapitre IV : Foucault et Simondon. Chemins et actes de pensée
1- Sujet et modes de pensée
a) Sujet et acte de la pensée de l’individuation
a-1/ L’individuation de la connaissance dans le sujet
a-2/ Sujet et spiritualité
a-3/ L’acte de la pensée de l’individuation
b) Philosophie et spiritualité
b-1/ Le « moment cartésien »
b-2/ Savoir de spiritualité et savoir de connaissance
b-3/ Ontogenèse et savoir de spiritualité
c) Sujet et subjectivation
c-1/ Des modes de constitution en sujet
c-2/ Acte de pensée et pensée du sujet (ou : penser le sujet sans le définir)
2- Insistances du vitalisme
a) Un indice incertain
a-1/ Où insiste le vitalisme ?
a-2/ Un certain vitalisme
a-3/ La vie comme résistance ?
b) La vie indéfinissable
b-1/ Diviser la vie pour ne pas la définir
b-2/ Métaphysique et politique
b-3/ Un opérateur de désubjectivation
c) Une vie, le soi et la subjectivation
c-1/ Résistance et pli du dehors
c-2/ Vie, sujets et dépersonnalisation
c-3/ Politiques/métaphysiques
d) Au-delà de l’organique et de l’inorganique
d-1/ Des vivants sans organes ?
d-2/ La condition topologique
Troisième partie : Lignes pour un présent
I Le bio-pouvoir est la forme adéquate au capitalisme en tant que celui-ci définit une politique
II Le bio-pouvoir opère dans deux directions à la fois , celle d’une désubjectivation du vivant et celle d’une dévitalisation du sujet
III L’espace des opérations de ce bio-pouvoir est essentiellement formé aujourd’hui par l’articulation d’activités techno-scientifiques et juridiques
III bis Les opérations biotechnologiques et les opérations du droit s’enchaînent et participent ensemble à la production d’une vie artefactuelle qui constitue leur corrélat commun
III ter Le vis-à-vis de la vie produite comme matière informe est une forme-sujet qui communique avec sa vie et avec les autres sujets à travers une séparation
IV Dans une subjectivation, la détermination de l’être du sujet implique toujours en même temps l’élaboration de la relation à son être de vivant
V La subjectivation qui est la composante d’une politique dont le litige porte sur la vie est indissociable de l’invention de relations aux vivants non-humains
VI Une politique de la vérité est aujourd’hui un élément central de la politique
VII L’identification d’une politique capitaliste se fait du point d’une autre politique qui se construit par la subjectivation d’une ligne de partage
Bibliographie
Table des matières
La coordination a dû déménager le 5 mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un placard municipal de 68m2, nous vous demandons de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville de Paris. Il s’agit dans les temps qui viennent d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut de fait un centre social parisien alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.
Pour contribuer à la suite :
• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.
• indiquez à accueil cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS pour être prévenus lors d’actions pour le relogement ou d’autres échéances importantes.
Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 17h30. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org
Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org