Monsieur le Ministre,
Parce que le CITI représente 50 compagnies de théâtre itinérant,
structures créées et gérées par des équipes artistiques,
Parce que ces équipes ont choisi de maîtriser leurs outils de création
et de diffusion,
Parce que ces structures exercent une activité non lucrative,
Parce que cette activité s’inscrit en lien avec des territoires, y
compris des zones urbaines et rurales
non équipées pour le spectacle vivant,
Parce que le choix de ces outils de création et de diffusion implique un
travail sur la durée d’équipes
artistiques, techniques et administratives,
Parce que ces équipes sont attachées à une relation de proximité avec le
public, une maîtrise des prix
d’entrée, une variété de propositions artistiques,
Nous nous inscrivons dans les mouvements actuels qui s’opposent à la
mise en place du protocole
établi le 26 juin, dont les effets seraient la disparition pure et
simple d’un grand nombre de compagnies
de théâtre itinérant, y compris parmi les plus solides.
Le CITI regroupe des compagnies désireuses de s’inscrire contre
l’exclusion dans les politiques
culturelles, il défend la fonction sociale du théâtre, il défend des
valeurs de solidarité entre les équipes
reconnues régionalement et internationalement et des équipes jeunes et
émergentes par la pratique de la
mutualisation des moyens et des savoirs, il oeuvre pour l’élargissement
des lieux de la représentation
théâtrale.
En conséquence, les compagnies du CITI et leurs compagnons de route
adhérents (universitaires,
journalistes, artistes ?) demandent le retrait de ce protocole et une
renégociation réellement concertée
du régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle vivant. Ce
n’est qu’après le retrait du
protocole que nous pourrions participer aux assises nationales du
spectacle, selon un calendrier
émanant des organisations professionnelles elles-mêmes et respectant les
délais nécessaires à leur
fonctionnement démocratique.
Nous estimons que tant qu’est maintenue la décision d’appliquer le
protocole dans les conditions
actuelles, l’ouverture et la tenue de la saison théâtrale ne peuvent se
dérouler d’une façon normale et
sereine. Par conséquent, nous serons solidaires des actions et des
grèves votées par les salariés
permanents et intermittents au sein de leurs structures.
Espérant que vous tiendrez enfin compte des revendications des
professionnels concernés, nous vous
prions d ?agréer, Monsieur le Ministre, l ?expression de nos sincères
salutations.
Le Président de l’association CITI
Hugues HOLLENSTEIN.