Chômeurs, intermittents, précaires, ça se dégrade
Oui, ça se dégrade ! La crise comme argument pour dégrader les droits des chômeurs, intermittents et travailleurs précaires, ce n’est pas nouveau ! La vedette, aujourd’hui, c’est la dette ! Dans un pays regorgeant de richesses et des moyens matériels ou humains pour les produire, elle devient le leitmotiv pour s’attaquer aux soit-disant privilèges des plus démunis ! Restriction des droits collectifs, diminution des moyens de la culture, de l’éducation, des soins ou de l’urgence sociale, précarisation des métiers et des parcours sont les solutions que le gouvernement veut nous imposer comme les seuls moyens d’en sortir ! Ainsi, les plus précaires se voient sommés de payer la crise ! Dans cette logique, avoir un droit revient à être considéré comme en dette, redevable et coupable [1]. L’idée que les droits collectifs seraient un abus conduit à une répression de plus en plus arbitraire de la part de Pôle emploi :
Pôle emploi multiplie les procédures administratives et juridiques pour rogner les allocations des chômeurs, précaires, intermittents. Réclamation de trop perçus [2], suspensions et radiations abusives [3], allongement des délais d’ouverture de droits, dématérialisation des correspondances écrites et humaines (le 39 49, plateforme du répondeur téléphonique de pôle emploi qui ne répond à ... rien !) pour les « usagers » ; dégradation des conditions de travail, pressions managériales pour multiplier les contrôles et les radiations du côté des agents de Pôle Emploi (passés de 45 000 en 2010 à 42 000 aujourd’hui, - 3000 en un an alors que le nombre de dossier à traiter par agent explose !). L’arbitraire devient un mode de fonctionnement sciemment organisé de Pôle Emploi.
Le comble a été atteint avec le cas de notre camarade Lehodey condamné en Janvier dernier à rembourser 35 000€. Ce dernier n’étant pas en mesure faute de ressources d’exécuter le jugement, Pôle Emploi a tenté d’empêcher Christophe Lehodey de faire appel du jugement qui l’a condamné ! Indécence totale de la démarche qui, hélas, confirme que Pôle Emploi entend mettre en œuvre une ligne répressive, d’ailleurs vivement encouragée par le Président de la République en personne !
En île de France Pôle Emploi a porté plainte contre des intermittents pour outrage à Pôle Emploi au motif que des intermittents avaient fait usage de mots désobligeants Pôle emploi (Incompétent, fainéant et bon à rien en matière de droits des chômeurs). Sur le fond, les intermittents réclamaient leur dû c’est-à-dire le versement d’allocations non versées ! [4] Le procureur a dû finir par admettre que « Le fondement juridique [de cette plainte] était « fragile ». Tandis que la défense réclamait la relaxe, le représentant du Ministère public qui avait pourtant engagé les poursuites suite à la plainte d’une directive de Pôle n’a pas même requis de condamnation.
Nous disons clairement et fermement, qu’à tous les niveaux, les pouvoirs publics n’apportent pas de réponses à la mesure des problèmes posés. Dans notre région, dans le secteur du spectacle vivant, on relève 1512 demandeurs d’emploi ! Sur ces 1512 artistes et techniciens, seuls 734 accèdent au régime chômage de l’intermittence ! Autrement dit, 778 artistes et techniciens n’ont pas de couverture et émargent au RSA ou à rien du tout ! À cela s’ajoutent 58 000 chômeurs (catégorie A, +1,6%) en Basse-Normandie : voilà une situation massive de précarité et de pauvreté dont on ne saurait se satisfaire !
La politique de culpabilisation et de répression des chômeurs, intermittents et précaires est d’autant plus injuste, inacceptable, insupportable qu’elle est menée en temps de crise !
LE 08 DECEMBRE, MOBILISONS NOUS !
CONTRE LA POLITIQUE RÉPRESSIVE DE PÔLE EMPLOI !
RDV 10h au siège départemental de Pôle Emploi, à la Cotonnière à Caen, à l’appel de Adada et Synavi Basse Normandie.
Ce 8 décembre Pôle Emploi nous a réservé un accueil musclé
à la cotonnière . Nous avons immédiatement réagi mais surtout les organisations de chômeurs ont aussitôt boycotté le comité de liaison !
Et grâce à « l’oreille arrachée » la presse s’est déplacée.
Nous avons interpellé la direction régionale de Pôle Emploi.
On va préparer pour fin janvier une plus grosse manif.