La mise en danger du Théâtre Paris-Villette est un symptôme d’une politique culturelle de la Ville de Paris en voie de dégradation. La préférence affichée pour les projets de prestige, les évènements vides de substance artistique au détriment de ce qui constitue le terreau de la création contemporaine, c’est à dire les théâtres de création [1] comme le Théâtre Paris-Villette ou les lieux d’invention politique comme l’était le quai de Charente pour la CIP [2] constitue un choix politique qui s’avèrera à terme mortifère.
Les arguments avancés pour remettre en cause le travail de l’équipe du Théâtre Paris-Villette sont scandaleux : l’évaluation des production artistiques n’ont en aucun cas à être dictées par des balances comptables. Accepter ce type de raisonnement signifie à terme la mort de toute politique culturelle [3].
Par ailleurs, à qui fera-t-on croire que la Ville de Paris, ne possède ni le parc immobilier, ni les moyens financiers d’offrir aux parisiens des lieux de création, de proximité, de vie, affranchis pour un temps des normes de la productivité et de la rentabilité ?
La CIP s’associe aux spectateurs, aux artistes, et à l’équipe du Paris Villette désirant défendre ce théâtre en péril.
Pour que vive le théâtre Paris-Villette
Nous publics, artistes, tous défenseurs de la création n’acceptons pas la disparition programmée du Théâtre Paris-Villette.
En effet, depuis 2008, les déclarations contradictoires de la Ville de Paris concernant l’avenir du Paris-Villette n’ont cessé de nous inquiéter.
A présent la menace se précise puisque la Ville de Paris, unique financeur, refuse de s’engager financièrement pour l’année 2013... tout en envisageant avec le Ministère de la Culture de remplacer cette scène de la création théâtrale par une salle de concert dédiée au jazz...
Cet « arrangement » sur le dos des artistes de la scène est inacceptable.
Non que les créateurs de jazz ne méritent pas un abri, mais pas au prix de l’éviction d’un occupant toujours bien vivant.
Après la suppression d’une première scène de théâtre sur le site de la Villette, officialisée il y a peu, on peut se poser la question de savoir si le théâtre aurait encore droit de cité à la Villette ?
Le Paris-Villette est une maison-théâtre dont l’orientation et l’esprit mériteraient que les politiques s’y intéressent de plus près.
Comme participant actif des nouvelles formes d’écritures, y compris dans son programme d’écriture numérique x-réseau, il est indispensable pour maintenir l’équilibre vital de ce qu’on pourrait appeler « l’éco-système de la création artistique ».
Maison car le temps de travail et l’accompagnement patient et singulier des artistes y est la marque de fabrique. Les moyens financiers y sont terriblement insuffisants mais la passion pour défendre la création est intense.
Il se trouve qu’un nombre considérable d’artistes y ont fait leurs premières armes. Tous, tellement différents, connus ou non du grand public, ont témoigné, encore récemment lors de la fête du 25e anniversaire, de l’ouverture et de l’écoute qu’ils ont rencontrées dans cette institution.
Ils y trouvent une manière d’accompagnement et de soutien, une liberté de temps et d’élaboration. Une maison consacrée aux artistes qui inventent pour un public chercheur lui aussi, découvreur, curieux de tout et pas seulement consommateur de théâtre.
Nous n’acceptons pas cette mort annoncée d’un deuxième théâtre sur le site de la Villette et mettrons toutes nos forces pour lutter contre cette décision politique désinvolte et donc irresponsable.
Je signe l’appel - Ils ont signé...