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un truc en or

Publié, le mercredi 2 juillet 2003 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : vendredi 15 août 2003


 Ils ont trouvé un truc en or, un concept novateur et lucratif, sans faille. Un bidule qui rapporte du pognon, quelle que soit la croissance, quelle que soit la conjoncture. Une pompe a fric inépuisable, il suffit de savoir l’actioner. Vous savez, on peut, on sait fabriquer un moteur pour dans les voitures qui marche sans essence, on met de l’eau dans le réservoir, et ca sait tirer partie de l’énergie qui est dans la flotte. Ben la, c’est pareil, le meme truc. A partir de rien ou presque, on génère de la richesse. De quoi faire déborder ses poches, et celles de tous nos potes, les mecs ! Du flouze qui suinte de là ou il n’y en a pas, à plus savoir qu’en foutre ! Plus sûr que le loto, et encore plus rentable... Comment on a pu ne pas y penser avant ?
 Pourtant, l’homme a toujours été tiraillé entre le cartésien et l’irrationel, le pragmatique et le mystique, le bon dieu et la science. Y en a toujours eu pour dire la Terre est plate, y a la génération spontanée, j’aurai jamais des gros seins. En face, y a toujours eu des Galilée, des Pasteur, des Loana. On en a brûlé, y a eu les croisades, l’inquisition, le viagra, et pourtant le PAP est toujours là. Grâce aux progrès de la médecine et malgré ses multiples trous de balle. Y a encore des témoins de Jehovah qui sont toujours en vie. On peut surfer sur internet et contacter en un instant l’autre bout de la planète avec un appareil qui tient dans une poche de chemise, on peut regarder le big bang en imax, en relief et en odorama, et en même temps on ne sait toujours pas ce que c’est que la conscience. Et les religions continuent de poser toutes leurs questions, d’essayer d’apporter des réponses. Et on s’entretue pour ça.
 Un jour, un inventeur a eu l’idée de la roue. Un autre jour, un autre inventeur a eu l’idée de la carte à puce. Et aussi : le transistor, le tire-bouchon, la bière pression, le frigo, le PQ, l’eau chaude, la bombe atomique, la capote anglaise... La télévision. Là, après avoir fabriqué une drôme de boî-boîte à images, d’aucuns se sont penchés sur la question, et y ont vu matière à appliquer une des inventions, un des concepts les plus élaborés : l’argent et ses règles contradictoirement inextricables. Au fil du temps, insidieusement, ils ont mis en place pour cet appareil un concept ingénieux, auto-évolutif, une sorte d’intelligence artificielle reposant sur le néant, ils ont fait que plus c’est insipide plus ça plait, plus c’est moche plus on aime, moins ça réfléchit plus on en disserte. Et c’est devenu très rentable. Maintenant, ça marche tout seul. Plus il y a de pub, plus elles sont vendues chères, et plus elles sont vendues chères, plus il y en a. Parce que la pub chère ira sur un programme qui aura coûté cher, en particulier cher en pub pour ce programme et pour son coût, investissement qui sera récupéré dans le prix de vente des espaces de pub... et la boucle est bouclée. Le contenu du programme est validé par le même banquier que celui qui empoche les recettes publicitaires.
 Certes, il reste des zones d’ombre, des pistes de recherche toujours même pas encore défrichées, sur la planète, dans les mers, dans le corps humain, dans l’espace, dans le cerveau, dans la culotte de ma soeur. Il reste peut-être autant de découvertes à faire qu’il y en a déjà eu d’effectuées, peut-être bien davantage. Tous les jours, la recherche progresse, dans bien des domaines, à peu près tous à vrai dire. Et il en est un, de domaine, où les trouvailles, qui remontent peut-être déjà à un certain temps, ont assez récemment trouvé leur mode d’application directe, et les mécanismes qui, mis en oeuvre, tireront partie de ce principe pour entreprendre le processus de création de rentabilité.
 Ce nouveau carburant pour la pompe à fric, c’est l’humain lui-même, dans son entier. L’homme, lui-même. Pourquoi on n’y avait pas pensé avant ? C’était là, sous notre nez, depuis si longtemps... Peut-être que cela ne se voyait pas encore assez, les paramètres nécessaires à cette découverte n’étaient pas favorables... toujours est-il que maintenant ils ont compris et qu’ils ont entrepris l’inexorable machine qui vise à rentabiliser l’humain.
Or, l’humain, il naît tout nu, sans portefeuille, sans actions, sans force de travail, sans rien. On avait déjà cru faire le tour de la question pour transformer l’humain en argent, c’était le travail. Mais c’était un concept idéaliste, voué à sa perte car boîteux. Il s’appuyait sur le fait qu’on puisse forcer chaque humain à travailler pour rapporter du fric. Or le système s’est mené à sa propre perte, le cercle n’était pas vertueux. On s’est aperçu qu’il n’y avait pas assez de travail à trouver pour tout le monde, et que les dents pourries dans les pignons de l’engrenage de la machine finissaient par laisser fuir une grande quantité d’individus, et ce malgré les rustines qu’on essayait de coller à la va-comme. Alors ils ont trouvé l’idée ultime, celle qu’ils auraient dû avoir en premier, ils auraient gagné du temps et le temps c’est de l’argent. Au lieu de compter sur le travail de l’homme pour produire de la richesse dans leur poche, ils ont renversé le problème, et ils ont commencé à fabriquer de l’oseille sur son inactivité. Ils se sont aperçus que cela pouvait rapporter au moins autant, et qu’en plus ce n’est pas plus fatiguant, qu’ils n’ont même pas à remplir de paperasses (ou moins), pas de luttes syndicales de travailleurs... Un de leurs coups d’essai, couronné d’un immense succès : le PARE ! Grâce à ce machin-là, en deux ans ils ont pu se distribuer la coquette somme de 15 milliards, passant de +12,5 environ a -2,5 (toujours environ). Voyant le réel succès de l’affaire, ils ont décidé de ne pas en rester là. Et de faire main basse sur (dans le désordre) les retraites, le temps de travail, les loisirs, les transports, la culture, les salaires, les indemnités de tous types, les allocations, la sécurité sociale, la bonne santé, la mauvaise, l’oisiveté, les impôts... Une de leurs recettes : ils font semblant, un temps, de faire en sorte de mettre en place un courant de distribution d’argent, entre un organisme qui n’a rien à voir avec eux, et si possible qui repose sur des cotisations des intéressés, et des catégories de personnes, au hasard. Ensuite, dès que le rythme de croisière est obtenu, ils empochent les transferts de fond directement en disant que c’est à eux, ça l’était depuis longtemps, ça n’a que trop duré, ils n’en peuvent plus de n’en plus pouvoir, ils sont à la rue, ils en ont besoin, estimez-vous heureux qu’ils ne demandent pas des dommages et intérêts, ils sont désolés mais il serait inconcevable que ces privilèges intolérables aillent à pareilles gens qui n’ont jamais rien fait pour les mériter... et pour cause. Désolé, je suis obligé de faire une pause dans mon écriture car je dois vomir. Il ne faut pas les laisser faire. Il ne faut pas nous laisser être transformés ainsi en bétail moderne, en matière première pour nanti du MEDEF et autres exploiteurs de l’humanité. Il faut les mettre hors d’état de nuire. Il faut nous organiser pour nous mettre d’accord sur l’application de droits de l’homme qui nous apportent la dignité, l’existence individuelle propre qui nous est légitime. Nous faisons partie, tous et chacun, d’un genre dont le potentiel est immense, physique, intellectuel, matériel et immatériel. Nous pouvons décider d’explorer les surprises que nous réservent les facettes de ce potentiel, ou de continuer à les laisser passer inaperçues à nos propres yeux, et continuer d’être utilsés par d’autres pour leur désennui et pour leur profit personnel. Chacun a le droit d’avoir son avis sur la question, ou de n’en avoir pas.





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