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Camarades socialistes, encore un effort !
Humanité Quotidien
15 Juillet, 2013
Festival d’Avignon 2013
Une manifestation, des rencontres... "¨Les annexes 8 et 10 sur le statut des intermittents occupent le devant de la scène.
Envoyée spéciale Le directeur général de la création artistique au ministère de la Culture, Michel Orier, est à la peine. Il tente tant bien que mal de contenir le feu qui couve jusque dans la tribune. Ses réponses laissent dubitatif. Au cloître Saint-Louis, samedi après-midi, à l’invitation du Syndeac (dont il fut un temps président), il est entouré de François Le Pillouër, actuel patron du Syndeac, de Judith Depaule, de Marie-Agnès Sevestre et d’Alain Hayot. Qui ne le ménagent pas.
Quelques heures auparavant, Michel Sapin et Aurélie Filippetti avaient rencontré l’ensemble des organisations professionnelles pour tenter de rassurer leurs interlocuteurs. Juste avant la manif. La ministre de la Culture, lâchée par Bercy, ne peut brandir, comme seul trophée, qu’un budget de la création « « ¯sanctuarisé »¯ » et évoquer sur tous les tons l’éducation artistique. Las« ‰ ! C’est bien maigre au regard des attentes d’une profession de plus en plus inquiète à force d’avoir été si malmenée lors de la précédente législature et qui pointe un « »¯peu mieux faire« ¯ » à « »¯un gouvernement qui ne fait pas de la culture et de la création une priorité« ¯ », comme le rappelait Alain Hayot. Passons sur les querelles internes du PS qui, selon les tendances, tombent à bras raccourcis sur le premier ministre... Toujours est-il que sur la loi de décentralisation »‰ : carton jaune. Sur le budget de la culture« ‰ : carton jaune. Sur la prochaine loi d’orientation (et pas de programmation) en préparation »‰ : carton jaune aussi. Les différents intervenants ont pointé du doigt l’absence de concertation, des rencontres triées sur le volet, les menaces qui pèsent sur les directions régionales des affaires culturelles, la politique des labels et des nominations et, surtout, l’absence de visée politique. Le ministère a beau se défendre et tenter de justifier une action en demi-demi-teinte, il ne convainc plus grand-monde.
À ces questions en suspens, il convient d’ajouter celle de l’assurance-chômage des artistes et techniciens, les annexes 8 et 10 qui provoquèrent, en 2003, l’annulation du Festival d’Avignon. Dix ans après, les annexes 8 et 10 vont être de nouveau rediscutées dans le cadre des négociations Unédic à l’automne. Coordination des intermittents, CGT, Synavi, Syndeac, Fédération des arts de la rue, SUD, Ufisc, SRF... ont remis sur le métier le comité de suivi. Forts de leur expertise et de leur expérience, ils souhaitent l’ouverture des droits dès 507« ¯heures sur douze mois (contre dix mois aujourd’hui), la prise en compte des heures d’enseignement... Si personne ne se fait aucune illusion sur la position du Medef, nul ne sait ce que fera la CFDT. Quant au gouvernement, Michel Sapin, samedi matin, a réaffirmé que la question du déficit des annexes était purement « »¯idéologique« ¯ » et que, pour l’heure, il laissait les partenaires sociaux mener la négociation. En cas d’échec »‰ ? La loi. Samuel Churin, pour la Coordination des intermittents, estime que les ministres ne prennent pas assez clairement position et « « ¯devraient flécher »¯ » l’ordre du jour« ‰ : « »¯ils seraient légitimes et pleinement dans leur rôle« ¯ ». Pour l’heure, Michel Sapin a annoncé une rencontre à la rentrée avec le directeur de Pôle emploi. Depuis 2003, au nom de « »¯la chasse aux abus"¯ », c’est à un véritable harcèlement que se livre Pôle emploi à l’encontre des entreprises de spectacles, et, notamment, des petites compagnies. Un rendez-vous bien accueilli par la profession.
Le 18« ¯juillet, à 11 »¯heures, « ¨projection du film D’une école »¨à l’autre, de Pascale Diez, suivie « ¨d’un débat avec la cinéaste. »¨Au cinéma Utopia.
Marie-José Sirach