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Deux millions six cent mille privilégiés en France. Combien de temps ce scandale va-t-il durer ? Tract

Publié, le vendredi 28 février 2014 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : lundi 9 juin 2014


En 2003, les intermittents

Nous avons appris que nous autres, intermittents, étions des privilégiés [1], incapables de vivre de notre art, que nous vivions aux dépens des cotisations des salariés du secteur privé. Nous avons vite compris que ce qu’on nous reprochait, c’était, grâce aux indemnités chômage, d’avoir la possibilité de choisir, donc de refuser parfois, notre emploi. On nous reprochait d’avoir des activités qui, souvent, nous plaisaient. Et non, nous n’étions pas toujours disponibles à l’emploi, et oui il nous arrivait de chômer avec plaisir, et non, nous ne rêvions pas forcément d’aller, cinq jours sur sept, répéter, manger à la cantine avec les collègues, et reprendre le boulot pour finir à 18H.

Le prétendu déficit des annexes a été brandi pour justifier ce qui était un accord profondément idéologique entre le MEDEF et la CFDT [2] sur la nature de ce que doit être, pour eux, le travail -une soumission- et les droits sociaux -un privilège-.

Les intermittents donnaient un mauvais exemple aux autres travailleurs, il fallait démanteler les annexes 8 et 10, ce qui a été en grande partie fait en 2003, puis en 2006.

En 2014, les intérimaires

Aujourd’hui, c’est l’annexe 4, celle des intérimaires, que le Medef se propose de supprimer, en même temps que les annexes 8 et 10. Ce sont ces mêmes intérimaires qui, aujourd’hui, sont, à leur tour, accusés de parasiter l’Assurance-Chômage, de choisir leurs emplois, d’organiser leur temps de travail.

Au-delà du grotesque de ces accusations, bien éloignées des pratiques d’emploi subies dans l’intérim, qui ne sont pas toutes, loin s’en faut, paradisiaques, on peut rétorquer que oui, on a le droit de ne pas avoir envie d’accepter une mission d’une heure payée 12€50, pour décharger un camion situé à quatre-vingt kilomètres de son domicile, et que, en général, oui, on a le droit de choisir son travail.

En 2017, abolition des droits sociaux

Lors de la prochaine négociation Unedic, que réclamera le Medef ? La suppression de l’assurance-chômage ? L’abrogation des droits sociaux ? Trois millions de personnes de tous sexes, voire de toutes nationalités, prétendent toucher un revenu sans travailler ?

Voilà un privilège que le Medef aura à cœur d’abolir, au nom de la sacro-sainte lutte contre les déficits [3], car, en effet, les comptes de l’Unedic seront enfin apurés, lorsque les employeurs n’auront plus de cotisations sociales à payer et les chômeurs d’indemnités à encaisser.
Est-ce une figure rhétorique que de poser cette question ?
Peut-être, mais réclamer la suppression des annexes 4, 8 et 10, est-ce uniquement une proposition de négociation destinée à rendre acceptable l’état des choses, par exemple une simple reconduction du système d’indemnisation chômage tel qu’il est ?

Or, ce système d’indemnisation chômage, en 2003 comme aujourd’hui, pour le régime général comme pour ses annexes, est, nous le répétons, inadapté aux pratiques d’emplois contemporaines, inégal en ce qu’il renforce systématiquement ceux qui travaillent le plus et le plus souvent, et exclut les plus précaires.

Pôle Emploi est le bras armé des accords Unedic signés par le Medef et la CFDT, un espace de suspicion systématique, une machine à radier, une zone de non-droit [4]. Le document le plus souvent produit y est l’attestation de refus d’ouverture de droit. Rappelons-le, un chômeur sur deux n’est pas indemnisé. Et c’est bien le seul, le vrai scandale concernant le chômage !

Paris, le 27 février 2014
Coordination des intermittents et précaires (idf)

Merci d’éventuellement faire circuler autour de vous ce tract, diffusé lors de la manifestation parisienne :

2 600 000 privilégiés, combien de temps va durer ce scandale

Mercredi 5 mars à 18h30

Assemblée générale unitaire

Olympia, 28 bd des Capucines, Paris 9e.

Jeudi 13 mars, apéro, dîner et causeries à la Commune libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre, Paris 12ème. La CIP a été contrainte de déménager par la Ville, sous peine de très lourdes astreintes finassières. La Commune libre d’Aligre héberge nos activités. Ce soir, on s’y retrouve, on essaye de dresser un état des lieux, et de causer de la suite.



Notes :

[1...« il suffit de faire le raisonnement symétrique : que coûteraient 100 000 chômeurs du régime général si on les basculait dans le régime « privilégié » des annexes VIII et X ? 320 millions de plus ? Certainement pas ! Les plus précaires d’entre eux ne seraient plus du tout indemnisés dans la mesure où les règles d’éligibilité sont beaucoup plus strictes chez les intermittents (507 heures en dix ou dix mois et demi selon qu’ils sont techniciens ou artistes) que dans le régime général (610 heures en vingt-huit mois, soit quelques heures en plus à effectuer dans une période de référence plus de deux fois plus longue). A l’autre bout de l’échelle, les chômeurs issus d’un CDI (ou d’un CDD long) seraient exclus au bout de huit mois, alors qu’ils peuvent bénéficier, dans le régime général, d’indemnités pendant une durée allant jusqu’à deux ans. Et on sait qu’à huit mois plus de la moitié des chômeurs n’ont pas encore retrouvé d’emploi. Au final, ces chômeurs seraient donc bien moins lotis dans le régime des intermittents que dans le régime général. Pour une simple raison : le régime général est plus adapté à l’emploi stable, le régime des intermittents à l’emploi intermittent. Mais l’un n’est pas plus coûteux ou privilégié que l’autre. Et les 320 millions ne correspondent à rien d’autre qu’à la menace qu’on fait peser sur les intermittents lorsqu’on suggère de supprimer un régime adapté à leur forme d’emploi. » cf. Le régime des intermittents n’est pas un privilège, Mathieu Grégoire, Le Monde, 28 février 2014.

[2Le gouvernement doit agréer la convention Unedic et les annexes. Or les mauvais précédents ne manquante pas. Ainsi, « le 16 "¯avril 1982 (...) tout se jou[ait] entre le gouvernement Mauroy et le CNPF » (voir Patronat Gattaz & Fils. Bluff repetita placent, Thomas Lemahieu, L’Humanité, 26 février 2014).

[3« Le patronat veut rendre des gens fragiles et pauvres encore plus pauvres », 5 mn cipiennes sur LCI
le 27 février 2014, juste assez pour s’éviter de regarder des news, et ainsi avoir du temps pour...

Après bien des soucis avec une Ville de Paris qui s’était pourtant engagée à nous reloger, la coordination a dû déménager pour éviter une expulsion et le paiement d’une astreinte. Nous sommes actuellement hébergés à la commune libre d’Aligre.

Pour partager infos et expériences, ne pas se laisser faire, agir collectivement,
passez aux permanences, les lundis de 15 à 18h au Café de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre, Paris 12ème, Tel : 01 40 34 59 74

Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux



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