Aillagon, Fillon, Raffarin : pas de réforme
de l’intermittence sans négociation
Après des mois de luttes contre la disparition programmée des intermittents du spectacle, c’est le protocole d’accord UNEDIC du 26 juin dernier qui vient de disparaître. Le gouvernement, le MEDEF et la CFDT nous privent de l’annulation par le Conseil d’État de l’agrément de ce texte, profondément inégalitaire et insécurisant. Ils veulent négocier à la va-vite un « nouvel » accord pour appliquer leur « réforme » dès janvier 2004. L’Unedic réunit son Conseil d’administration le 13. Les partenaires sociaux se rencontrent le 14, au risque qu’une fois de plus les premiers concernés soient ignorés et niés par un accord scélérat. La semaine qui vient sera donc décisive. Partout, des initiatives de lutte se préparent.
Nous manifestons aujourd’hui au Carrousel du Louvre, à l’occasion du salon du patrimoine pour rappeler le gouvernement à ses responsabilités. Il en coûte 11 euros de frais d’entrée pour assister à cette foire commerciale placée sous le signe du luxe. Nous n’acceptons pas que la politique culturelle privilégie ces orientations mercantiles . Nous voulons l’accès du grand nombre aux biens communs. Nous avons obtenu la gratuité pour les visiteurs.
Nous souhaitions rencontrer le Ministre de la Culture, dont la visite était annoncée, et lui demander qu’une négociation à laquelle participerait l’ensemble des concernés soit le préalable à toute réforme des annexes 8 et 10 de l’UNEDIC. Le Ministre a une fois de plus choisi l’esquive et s’est décommandé...
Que l’on ne nous dise pas que les partenaires décident à eux seuls ; que l’on ne nous dise pas que nous sommes opposés à toute réforme. Celle que nous proposons montre qu’il n’en est rien. On réclame de nous mobilité, polyvalence, qualification et disponibilité et l’on refuse d’en payer le prix ; on requiert notre travail en prétendant subordonner notre accès à des droits collectifs au seul temps d’emploi ; nous préférons ne pas.
Paris, le 9 novembre 2003