Dimanche 22 novembre à Paris, 6 à 800 personnes ont réussi à passer outre l’interdiction de manifester - prévue par l’état d’urgence instauré par le gouvernement [1] suite aux attentats massacres [2] du 13 novembre à Paris - lors d’une manifestation en solidarité avec les migrants [3].
Le lendemain, la police fournissait au procureur une liste de 58 personnes présentées comme « identifiées » [4].
La communication préfectorale imputait aux manifestants d’avoir « détourné les forces de sécurité ». Le procureur de Paris, François Molins, s’est empressé de donner davantage de consistance à cette accusation de « détournement » en lançant des poursuites qui se sont traduites en urgence par 58 convocations au poste de police, avant d’annoncer au Conseil de Paris des « condamnations exemplaires ».
Les premières convocations ont eu lieu dès mardi 24 novembre. Des personnes solidaires présentes aux abords du commissariat du bd Bourdon (Paris 4ème) où elles se déroulaient ont été arrêtées avant d’être relâchées.
Nous apprenions dans le même temps qu’après des perquisitions opérées en région parisienne dans divers lieux occupés, des manifestants potentiels de la mobilisation contre la COP21 avaient subi - sous prétexte de « lutte contre le terrorisme » [5] - une perquisition mercredi 25 novembre au petit matin....
Deux des convoqués parisiens ont été placés en garde à vue lors de leur audition au commissariat Riquet ce 25 novembre [6]. Nous avons alors rédigé un communiqué de presse exigeant leur libération immédiate et l’arrêt de toutes poursuites éventuelles.
Nous n’oublions pas que les 1233 perquisitions administratives déjà réalisées visent à « taper large » comme l’a indiqué un responsable policier, taper large et d’abord parmi les pauvres, les habitants des banlieue et les immigrés/es. Non cette sécurité là n’est pas la première des libertés [7].
Lors d’une réunion à laquelle participait mardi 24 novembre une vingtaine des personnes convoquées par la police (certains avec des convocs posées à midi pour l’après-midi même), un bref texte a été rédigé :
.
Contre les frontières, la misère et la guerre, il y a urgence à manifester
Le dimanche 22 novembre, nous nous sommes rassemblé/es à Bastille en solidarité avec les migrants/es. Nous sommes partis/es en cortège jusqu’à la place de la République, encadrés/es par un dispositif policier censé nous empêcher de manifester.
Dès lundi, la préfecture a annoncé avoir identifié 58 personnes. Mardi, plusieurs personnes ont reçu des convocations pour le jour même.
Nous ne sommes pas dupes que tout cela n’a qu’un but : empêcher les mobilisations prévues dans le cadre de la COP21 et les manifestations de soutien avec les migrants et migrantes à qui tous les gouvernements européens livrent une guerre sans merci.
Au-delà de savoir si les personnes convoquées répondront ou pas aux convocations, nous continuerons à exprimer notre solidarité avec celles et ceux qui chaque jour subissent la violence des flics, le racisme et la misère.
Prochains RDV dans la rue :
• Manifestations des lycéens et étudiants contre la COP21 : jeudi 26 novembre et vendredi 27 novembre à 11 heures, place de la Nation.
• Manifestation contre l’interdiction de manifester, Liberté de manifester - Liberté d’expression ! : jeudi 26 novembre à 18 heures, place de la République.
• Manifestation contre les frontières et pour la liberté de circulation : dimanche 6 décembre à 15 heures, place de la Bastille.
Paris, le 25 novembre 2015
L’assemblée en solidarité avec les migrants/es et les convoqués/es
L’appel qui suit a déjà recueilli plus de 2000 signatures :
Bravons l’état d’urgence
retrouvons nous dimanche 29 novembre à 14h à République
.