Nous sommes environ 200 migrants originaires d’Afrique de l’ouest et centrale, Maliens pour la plupart, rassemblés dans le collectif Baras depuis 2012. Après avoir passé plusieurs mois à la rue en 2012 et 2013, nous avons dû trouver refuge dans des bâtiments vides à Montreuil, puis à Bagnolet et aux Lilas. Nous en avons successivement été expulsés sans autre alternative que la rue.
Le 29 juin dernier, nous avons été sortis manu miltari des locaux où nous vivions paisiblement depuis 3 ans.
Nous campions depuis, sous un échangeur routier de la porte de Bagnolet, dans des conditions inhumaines et insoutenables.
En attendant l’aboutissement de nos démarches, nous n’avons pas d’autre possibilité que de nous abriter dans un bâtiment vide, situé 42 rue des Bruyères, aux Lilas (Métro Mairie des Lilas ou Arrêt Chassagnolle du bus 115).
Nous avons besoin de votre soutien, tous les matins dès 6h, mais aussi dans la journée. Toutes les personnes solidaires, les associations et les élu.e.s sont les bienvenu.e.s.
Alors que nous sommes en France depuis 5 ans, nous sommes toujours sans papiers.
Nous vivions auparavant en Libye, mais la guerre y a éclaté en 2011 et nous a forcés à fuir. Nous sommes venus nous réfugier ici car nous avons une histoire commune avec la France. Nous travaillons actuellement, sans être déclarés, dans les secteurs du nettoyage, du bâtiment, du gardiennage ou de la restauration. Les critères restrictifs, imposés par la loi pour la régularisation par le travail, exigent des documents que nos employeurs ne nous fournissent pas.
Nous n’avons de cesse de demander au préfet et aux autorités publiques de nous établir des titres de séjour pour sortir de cette clandestinité humiliante et l’exploitation affligeante dont nous sommes l’objet.
Le squat d’un bâtiment est une solution par défaut, en attendant le déblocage de notre situation.
Pour le moment, nos demandes d’hébergement auprès des pouvoirs publics (ministères, préfectures et mairies d’Est Ensemble) ont fait l’objet de refus ou sont restées sans réponse.
Nous demandons :
- - au préfet de la Seine-Saint-Denis, Monsieur Pierre-André Durand, de nous recevoir de toute urgence et d’ouvrir une table de négociations pour notre régularisation
- - aux 9 maires d’Est Ensemble et au préfet de mettre en place, avec nous, des solutions d’hébergement dignes et adaptées.
Nous avons des propositions sérieuses à leur soumettre.
Des papiers et des logements pour toutes et tous !
Le Collectif Baras - Été 2017