« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »

mercredi 14 juin 2006
Dernière modification : lundi 26 juin 2006

Les animaux malades de la peste
Jean de la Fontaine

-  Les contrôles dans le secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel obéissent à une volonté politique.
Ces contrôles sont programmés depuis août 2003, c’est une des rares promesses tenues par le gouvernement pour répondre au mouvement des intermittents.
Arrestation au domicile, menotte, fouille au corps, 48 heure de garde à vue : les témoignages d’intermittents victimes d’un contrôle Assedic à Annecy ont été l’occasion de prendre conscience de ce qui se passe depuis un an.
Combien d’entre nous ont sombré en silence, combien ont été contrôlés soit par l’URSSAF(assiettes des cotisations, salaires non-conforme aux conventions collectives), soit par les Assédics (contrôle mandataire, AUDIT, DUE manquantes), soit par les DRAC (licence d’entrepreneur de spectacle), soit par les COLTI -comités opérationnels de lutte contre le travail illégal- (Travail dissimulé ) ? Les témoignages que vous pouvez lire sur le site racontent les difficultés, les angoisses vécues, les mois d’attente, les découragements et les sommes astronomiques à rembourser aux Assédics.

-  Brisons le silence, ne nous plaignons pas, portons plainte !
Après trois ans de lutte et de propositions, le ministre de la culture veut nous faire croire que la solution réside dans le protocole du 18 avril 2006 -non encore signé- et le fonds de professionnalisation imaginé par le gouvernement.
Il ose parler de politique de l’emploi alors que chacun sait que jamais la « marge artistique » des théâtres n’a été aussi faible voire inexistante. Où sont les budgets qui permettraient de payer cette fameuse « politique de l’emploi » ? Pour l’heure le seul financement qu’a trouvé le ministre est dans la trésorerie des compagnies et dans le portefeuilles des intermittents : dans les acrobaties financières des associations et dans le bénévolat des artistes et des techniciens. Et, voilà qu’on nous apprends que le même homme dont l’impuissance politique nous condamne à la fraude, réclame la répression de cette fraude.

Nous n’avons pas honte de ce que nous sommes. Nous n’avons pas honte de nos pratiques. Nous ne sommes pas des escrocs et nos structures de productions ne sont pas des associations de malfaiteurs. Nous refusons de vivre dans la peur et l’hypocrisie, dans ce monde du contrôle bureaucratique, du petit arrangement entre l’excellence artistique et la nomenclatura culturelle, de la délation et de la répression obtuse .
Qui peut croire qu’il sera possible de sortir seul de cette nasse (charte pour l’emploi, croisement autorisé des fichiers des caisses, ordre de mission du COLTI etc. sans compter l’application du protocole qui continue ses ravages) vers laquelle on nous dirige ? Certes, on peut penser que nous ne serons pas tous contrôlé, mais qui sera certain de ne jamais l’être, et de ne jamais être condamné ? Face au contrôle il est impératif d’être solidaire et de montrer que nous sommes nombreux et déterminés à ne pas nous laisser faire.

Voilà pourquoi nous vous proposons de nous envoyer votre témoignage ou de répondre à ce questionnaire pour pouvoir ensuite recouper toutes les informations, faire un bilan sur les formes, les techniques de contrôle, s’approprier les systèmes de recours, vous informez sur vos droits, sur les législations. Cette dernière étape est en cours, grâce aux témoignages envoyés depuis 2003 à la CIP, mais ils ne suffisent pas, l’expérience des uns sert toujours aux autres. Pour pouvoir enrayer cette machine infernale,
nous devons la connaître au mieux.

Être démocrate, c’est être délivré de la peur !

Vous avez été contrôlé ?
Par qui ?
Sur quoi a porté ce contrôle ?
Sur combien d’années d’activités ?
Combien de temps cela a duré ou depuis combien de temps ça dure ?
Comment cela s’est-il passé ?
Comment cela s’est-il terminé ?

Envoyez vos témoignages en écrivant à cap cip-idf.org

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article2837