mardi 4 mai 2010
Dernière modification : mardi 4 mai 2010
À Rennes et Tours, des CAF ont été occupées.
À Nice, Menton, Caen, Lannion, Lorient des Pôles emploi ont été visités collectivement tandis que le siège de Pôle emploi à Paris était occupé.
À Brest, les occupants du Pôle emploi Jaurés ont été expulsés par la police en début de soirée.
Davantage d’informations pour Nice, Caen, Lorient et Rennes :
Grève des chômeurs et précaires à Rennes, le 3 mai.
Ce lundi pour le premier jour de la grève des chômeurs, nous nous sommes retrouvés à la Place du Parlement à 10H. Le temps de discuter un peu et nous nous retrouvions à 50 pour occuper la CAF. Nous avons diffusé des tracts, discuter avec des « bénéficiaires », été rencontré des agents dans les étages. Très vite, la direction a décidé de fermer l’accueil et tenté de retourner les allocataires contre nous en nous en faisant porter le chapeau. Une fois le bâtiment évacué de ses usagers et de ses agents, la police a pu faire son travail de nettoyage tranquillement. L’accueil a ensuite repris sous escorte policière
Ensuite nous sommes allés manger au chaud à la Maison des Associations, histoire de passer un petit bonjour à la directrice qui n’avait pas tenue sa promesse de nous donner une salle le 5 décembre après la manifestation et donner libre accès à la BAC et aux flics pour nous tabasser (cf manif du 5 décembre à Rennes).
Nous avons ensuite décidé de nous diviser en groupe d’une quinzaine de personnes pour rendre visite à trois pôle emploi. L’accueil fut quasiment chaleureux : pas de problème pour afficher, distribuer des tracts, soutenir les personnes qui avaient des problèmes : les dossiers se réglaient immédiatement. La direction avait même le temps de discuter... Par contre, interdiction de discuter, avec les agents, qui pour certains étaient en grève il y a peu. C’est seulement à la fin de journée que quelques échanges ont pu avoir lieu, loin de leur hiérarchie....
Nous nous sommes retrouvés ensuite à la Place du Parlement pour tenir une assemblée générale à 18 heures.
Il a été décidé de poursuivre et d’intensifier la lutte avec un nouveau rendez-vous à 10 heures mardi matin et une assemblée générale à 18 heures. Ces deux rendez-vous sont à la Place du Parlement et valent pour tous les jours de la semaine sauf indications contraires.
L’A.G des chômeurs et précaires de Rennes exige la libération immédiate de tous nos camarades parisiens et l’absence totale de poursuites et nous enjoignons, au vu de ce qui s’est passé, toutes les villes à se mobiliser quotidiennement. Nous ne pouvons laisser l’État et ses institutions continuer de nous foutre en taule, de nous humilier, de nous contrôler...
Vive la grève
Rdv 10H et 18H tous les jours. Place du Parlement. Rennes
A Nice, l’appel Bloquons la machine à précariser - Et si on inventait la grève des chômeurs a été diffusé lors du rassemblement à Nice Étoile.
Les R.G. nous ont appris que le Pôle emploi de Menton était fermé suite à la diffusion annonçant la grève des chômeurs.
Puis nous sommes partis à une dizaine de personnes visiter trois Pôles emploi (rue Pastorelli, Barberis et Port). En général, nous avons eu un bon accueil avec les personnes présentes, autant chômeurs que salariés et même avec les directions des agences P.E.
Nous avons demandé :
l’arrêt des radiations et autres harcèlements.
que l’appel « Grève des chômeurs » soit faxé à la direction de P.E.,
un affichage dans toutes les agences du département informant de notre permanence sociale, afin que les chômeurs, chômeuses, précaires et autres intermittents ne restent pas isolés.
une rencontre avec les salarié(e)s de pôle emploi à qui nous avons transmis le communiqué de Solidaires en demandant son affichage.
Il n’y a pas 200 000 « offres d’emploi » pour les 10% de la population active sans taf (soit environ 4 millions de personnes officiellement inscrites à pôle emploi et 9 millions de personnes vivant, en France sous le seuil de pauvreté).
Assez du chantage à la misère !
Le capitalisme global abolit massivement le « travail », tout en restaurant les pires formes de domination, d’asservissement et d’exploitation, en contraignant tous à se battre contre tous, à tous les âges de la vie, pour obtenir ce « travail » qu’il abolit, en prétendant le perpétuer comme une obligation, comme une norme, comme un fondement irremplaçable des droits (dont le droit à la retraite qui n’est pas le moindre), et de la dignité.
Ce même travail, précisément, il en abolit les normes, la dignité et l’accessibilité.
Franchement, nous avons mieux à faire que de vendre notre temps de vie pour un salaire de misère, à des entreprises qui décident à notre place quoi et comment produire.
Avec ou sans emploi, à la retraite ou plus jeunes, nous voulons un revenu garanti pour tous et toutes, inconditionnel, qui nous permette de vivre et ne plus penser le travail comme ce que nous avons ou n’avons pas, mais comme ce que nous faisons.
"Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi.
Inventons ensemble la grève des chômeurs et précaires" !
Le collectif sort renforcé de cette action. Rendez vous dans une semaine ...
Collectif du 03 mai - Nice / AC ! - 06
Nice, lundi 03 mai 2010
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Les chômeurs rebelles occupent la CAF de Lorient
Dans le cadre de la journée d’action nationale « grève des chômeurs », voici le compte-rendu de l’action des chômeurs rebelles de Lorient :
Nous avons, ce matin, diffusé un tract informatif sur le RSA.
Nous revendiquons le retrait du RSA, ainsi qu’une augmentation du revenu de substitution des privés d’emploi à 800 euros minimum.
Nous avons occupé la CAF du centre ville afin d’être reçu par la direction de la CAF.
Nous demandons le droit d’afficher des informations à l’intérieur de la CAF, comme dans les Pôle Emploi.
A suivre...
Grève des chômeurs à Caen
Lundi 3 mai à Caen, une quarantaine de personnes était présentes au rassemblement devant la Mairie à 13H30. Le Pôle emploi rue Scaramoni a été envahi et une AG s’est tenue à l’intérieur pour préparer la suite. Elle s’est terminée vers 17H. Les occupants sont alors sortis alors que les flics se déployaient à proximité.
Pour une grève des chômeurs et précaires
Nous livrons des pizzas, distribuons des journaux, remplissons les boîtes aux lettres de publicité, faisons la plonge, des colos, du soutien scolaire, surveillons des internats, informons les usagers des transports, répondons au téléphone... Et bien d’autres choses encore. Entre temps, nous pointons à Pôle Emploi, à la CAF, au CCAS, à la mission locale ; nous cherchons vaille que vaille à suivre un cursus, une formation, une promesse d’échappatoire au « petit boulot alimentaire » qui souvent rythme notre quotidien. Ayant à faire « nos preuves », il est « tout naturel » que nous en venions à travailler gratuitement : stages, évaluation en milieu de travail...
Une multitude de dispositifs sont mis en place pour nous rendre dociles : menaces de suspension des revenus de survie, précarisation des contrats de travail ; mais injonction à donner son temps aux exploiteurs et à travailler à son employabilité (en se rendant disponible aux innombrables évaluations, entretiens, ateliers de coaching et autres stages bénévoles). En même temps tout cela nous empêche d’user de ce temps pour élaborer des formes politiques - émancipatrices, égalitaires et écologiques - d’organisation du vivre-ensemble. C’est à partir d’un tel point de vue que, depuis quelques mois, l’idée d’une grève des chômeurs et des précaires fait son chemin : une grève ayant pour but de s’organiser collectivement pour arrêter la marche forcée imposée aux chômeurs et aux précaires par les institutions, marche forcée qui renforce l’enfermement de chacun dans sa situation individuelle.
Cette grève trouverait alors à s’incarner dans le refus du contrôle, des radiations, des pressions qui s’exercent sur tous ceux qui sont concernés par les réalités du chômage et de la précarité.
Ce mouvement ouvrirait un espace à la diffusion de pratiques individuelles et collectives d’autodéfense et de soustraction vis-à-vis de toutes ces injonctions à l’employabilité, de nous réapproprier de ce dont on a besoin pour vivre, de partager ce que nous produisons. Nous pourrions en profiter pour penser des formes dissidentes d’organisations de nos activités communes car avec d’autres, il est possible d’agir et de gagner en liberté. Se sentir moins seul fait du bien. L’action collective met la culpabilisation à distance et permet de mettre en cause ce que nous subissons. D’une manière plus générale, il est nécessaire de nous organiser parce qu’aucun aménagement de nos vies dans le capitalisme n’est envisageable.
Nous souhaitons établir une liaison entre les luttes et les revendications des usagers de toutes les institutions du chômage et de la précarité (Pôle Emploi, CAF, CDAS, missions locales, services de reclassement...) : travailleurs intérimaires, saisonniers, intermittents, stagiaires, chômeurs occasionnels ou de longue durée, travailleurs en lutte et menacés de licenciement, retraités ou étudiants, sans papiers... mais aussi avec ceux des salarié-e-s de ces institutions qui sont las-ses et dégoûté-e-s d’avoir à fliquer les précaires.
Cette grève pourrait être également l’occasion de débattre ensemble, notamment sur la notion du travail salarié dans la société capitaliste actuelle (au niveau social, psychologique etc.) ; sur le concept d’auto-entreprenariat qui nous est présenté comme une solution idéale à la crise et au chômage de masse ; ainsi que la façon dont nous pourrions transformer le travail aliéné en activité productrice choisie et émancipatrice.
Pour nous, employeurs et pôle emploi sont des adversaires.
Collectif chômeur-euse-s, Précaires, Enragé-e-s (CPE)
Action de lutte contre la précarité étudiante- rdv mardi 4 mai-11h30 au phénix (campus 1)
Réunion du collectif CPE Mardi 4 Mai - 18h sous-sol bât. Lettre (campus 1)
Des actions devraient avoir lieu tous les jours.
France Culture, Journal de 22h00 - reportage pendant l’occupation du siège de Pôle emploi à Paris le 3 mai 2010