La triple peine des chômeurs - Recours Radiation

vendredi 15 octobre 2010
Dernière modification : vendredi 15 octobre 2010

LA TRIPLE PEINE DES CHÔMEURS : PERTE D’EMPLOI, MALTRAITANCE et DÉNI DE LEURS REALITES...

Pôle Emploi va prochainement livrer les résultats d’une enquête menée auprès de 500 000 demandeurs d’emploi. Cette enquête, confiée à IPSOS, est destinée à mesurer la satisfaction des demandeurs d’emploi, et à améliorer les services de Pôle Emploi.

Nous avons toutes les raisons d’être sceptique sur les actions correctives que Pôle Emploi mettra en place pour améliorer les services en direction des demandeurs d’emploi.

Pourquoi ?

• Les résultats de cette enquête ne sont pas encore connus et déjà le Directeur Général explique aux médias que : « Le retard pris sur les dossiers à traiter lors de la fusion est rattrapé, les demandeurs d’emploi ont un suivi plus personnalisé depuis la fusion Assedic ANPE, malgré le nombre croissant de demandeurs d’emploi. » tout en vantant les bienfaits du 3949, et tout en claironnant à qui veut l’entendre que les radiations sont un fantasme.

• Les faits sont têtus, et les victimes des dysfonctionnements de Pôle Emploi, voire de pratiques complètement illégales ne sont le fruit ni de fantasmes, ni d’hallucinations. Elles existent réellement.

Le site RECOURS RADIATION pullule de témoignages édifiants : ceux qui utilisent le 3949 ; ceux qui n’arrivent pas à connaître le mode de calcul des indemnités que leur alloue Pôle Emploi et n’ont aucun moyen de contrôle ; ceux dont les dossiers d’indemnisation sont rejetés, sans motifs ; ceux qui reçoivent des lettres anonymes de Pôle Emploi ; ceux dont l’inscription cesse, sans prévenir ; ceux qui sont radiés à tort, avec quelques « inventions » à la clé : la radiation pour absence à convocation au téléphone, la radiation suite à un retard à convocation ; ceux dont les allocations ne sont pas notifiées ou dont les droits sont suspendus pendant des semaines, voire des mois, pour suspicion de fraude ou simple contrôle, ou sans raison « avouée » ; ceux à qui l’on réclame des indus qui varient en fonction des capacités des personnes à contester ces dettes non motivées ; ceux qui, à l’occasion d’une réinscription se retrouvent avec des droits réduits souvent assortis de demandes d’indus sans références aux textes appliqués ; ceux qui n’ont pas été informés de leurs droits et leurs devoirs et qui, par exemple, ne déclareront pas leur changement de situation au risque de se faire radier (absences supérieures à 7 jours, maladie etc...)...
Ceux qui entreraient dans une « typologie de personnes à risques » de fraude : les intermittents du spectacle, les possesseurs d’une carte de sécurité sociale provisoire, les bénévoles, les salariés licenciés d’une association...

De l’autre côté du guichet les conseillers croulent sous le nombre de demandeurs d’emploi à suivre (supérieur à deux ou trois fois les 60 demandeurs par conseiller promis par Christine Lagarde) et se débrouillent avec des injonctions paradoxales en tout genre : faire du suivi personnalisé, individualisé, tout en convoquant les demandeurs d’emploi par téléphone/visiophone ou à des réunions collectives/ateliers pour faire des gains de productivité ; informer les demandeurs d’emploi dans des domaines qui ne relèvent pas de leur champ de compétence sans formation adaptée...

Malheureusement, tous ces faits sont identifiés et connus par la direction générale de Pôle Emploi. L’ex médiateur national, Monsieur GENUINI a d’ailleurs fait des préconisations de changement dans son rapport 2009 pour améliorer la qualité du service, et pour qu’il y ait plus d’humanité entre Pôle Emploi et ses usagers. Devant l’enthousiasme de la direction de Pôle Emploi, Monsieur Genuini [ ce larbin est aussi l’un des initiateurs du RSA ] a préféré démissionner.

Pour les demandeurs d’emploi, c’est la triple peine : perte d’un emploi, maltraitance par Pôle Emploi, et déni des réalités vécues. <br
Tant que la direction de Pôle Emploi sera dans le déni et dans une communication qui s’apparente plus à de la propagande qu’à de l’information, le sort des personnes privées d’emploi* n’a aucune raison de s’améliorer.

L’équipe du site RECOURS RADIATION continuera à leur donner la parole, à les aider dans leur combat contre les injustices dont ils sont victimes, et les accompagnera devant les tribunaux.

L’équipe du site RECOURS RADIATION persistera à mettre sur la place publique ce que la direction de Pôle Emploi tente de camoufler en niant la réalité.

http://www.recours-radiation.fr/

* Pardon camarades, mais tant que l’on s’obstinera à parler ainsi de privés d’emplois on se fera avoir, parce que l’on aura rien compris en choisissant de nous considérer exclusivement comme des victimes. Même la CGT chômeurs, pourtant peu avare de ce terme de « privé d’emploi » et travailliste en diable, ne l’ignore pas tout à fait : elle utilise aussi le terme chômeur rebelle.
Banalité de base à ne pas lâcher : le chômage n’est pas l’envers du travail mais l’un de ses moments.

N’oublions plus non plus que près de 40% des chômeurs indemnisés sont des « chômeurs en activité à temps réduit », c’est à dire dépendent à la fois du salaire d’un ou plusieurs emplois et des allocs chômage. Souvenons nous également que le travail ne se résume pas à l’emploi. Si nous décolonisions nos pensées de ce quelles trimballent de visions dominantes destinées à servir la domination, nous serions déjà moins faiblement armés pour lutter.

Permanence précarité

L’action collective paie ! Voir par exemple Occupation du Pôle Emploi Convention : Radiation annulée !

Conséquences de l’Application du Protocole Unedic
17 affiches pour la grève des chômeurs - CAFards, Montreuil
Ni emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs !
Lettre ouverte de quelques précaires aux conseillers de Pôle Emploi, Mcpl, Rennes
Nous sommes tous des inter-mutants du spectacle ! - 1996

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article5290