Décès de Claire Villiers
samedi 4 décembre 2010
Dernière modification : samedi 17 septembre 2016
Injustice radicale de la mort.
C’est à la veille d’une manifestation des chômeurs, précaires et intermittents que Claire Villiers, co-fondatrice d’Agir ensemble contre le chômage a finalement été contrainte de laisser ce monde suivre son triste cours. Après des années de courageuses démêlées avec le cancer, la mort l’a assassiné ce 3 décembre 2010, à 59 ans.
Partage. Le 8, à l’église Saint Pierre - Saint Paul de Colombes, une cérémonie réunissait une foule pour laquelle de chaleureuses évocations de la défunte ont tissé mémoire commune. Fidélité originaire à la classe ouvrière. Malice, écoute, et cette intelligence qui relie. La puissance de la foi et la force du doute qui l’accompagne. Aimable beauté. Vastes murs de béton, Affiche rouge et Camarade pour bande son. Heur d’avoir côtoyé cette théologie de la libération, désavouée non par l’église comme le furent les prêtres ouvriers, mais par la déconfessée CFDT, virant partenaire social « décomplexé », cassant sa « section ANPE » et son syndicat PTT (ce sera la création de SUD).
Les plus jeunes des orateurs jouent en fond de court. L’attention aux autres, depuis la maison, au jardin.« Elle aimait le bon vin. Et nous avons appris à le goûter avec elle, et aussi en cachette, dans sa cave. Avec son accord. On était toujours bien accueillis chez elle. Sûrs de retrouver sa brosse à dents lorsqu’on revenait. »
Météo ouvrière. Habitée par une simplicité appropriée, celle de la neige qui tombe et l’orne, de haut en bas, au sol et sur les sépultures, les branches des arbres, les fleurs, les murs, les blocs et les barres qui délimitent l’espace de ce cimetière, la fin. Avant un pot de rigueur, à la salle paroissiale.
Un rdv « plus politique » aura lieu en janvier.
La parole est à Claire : « on veut aller où ? » disait-elle :
« Je travaille à l’ANPE, je suis à la CFDT, je suis à AC !, et je suis de culture ouvrière. C’est peut-être cela qui explique une certaine capacité à manier la complexité. Quand on arrive dans une assemblée de chômeurs et qu’on dit : « Je suis de la CFDT et je travaille à l’ANPE. », on prend des claques dans la figure. Aujourd’hui, c’est le contraire, c’est quand j’arrive à la CFDT-ANPE qu’on me dit : « Tu parles pour les chômeurs, tu es passée de l’autre côté de la barrière. » À un moment, on finit par se demander pour qui l’on parle. La chose la mieux partagée par des militants de mon genre, c’est une forme de schizophrénie politique. J’essaie toujours de trouver de nouvelles pistes. C’est ce qui m’a permis de tenir dans AC ! où je débarque avec un métier qui est la mise au travail. Je rencontre alors des gens qui me disent : « Ton truc, ça ne va pas. » Et alors ou tu te tires, ou tu tentes de trouver une nouvelle ligne de synthèse. C’est ce que j’essaie de faire depuis maintenant sept ans. »
Suite de cet entretien dans Vacarme
Palme de l’ignominie. Ils nous tuent vivants. Et morts, ils nous tuent encore. Sans surprise. Mais quelle dégoûtation quand même. Le P.S LVMH a tout simplement embauché la morte, gratos. Enfin un réel « produit de luxe » en rayon ?
« Pour le PS, le secrétaire national à l’emploi, Alain Vidalies, a souligné que »Claire Villiers était de tous les combats contre les injustices et inégalités et de toutes les luttes pour garantir de véritables droits aux chômeurs et aux salariés« et assuré que »ses engagements sont les nôtres« . » (AFP)
Mais les faits sont têtus. Échantillon de politique socialiste : Monsieur Delanoë, expulser ou reloger il faut choisir, échantillon de politique sociale socialiste : À Paris comme ailleurs, arr€t€z vos salad€s, balanc€z l’os€ill€ !