Appel pour un soutien aux expulsés du 280 route de Fougères !

mardi 3 mai 2011
Dernière modification : lundi 9 mai 2011

Le logement situé au 280 route de Fougères à Rennes occupé, depuis le 28
février à la suite d’une réquisition du DAL 35 (Droit Au Logement), par
150 demandeurs d’asile a été expulsé ce lundi 2 mai à 6h du matin. Un
important dispositif policier a été déployé (25 camions de CRS) ordonnant
l’expulsion de tous ceux qui y vivaient dans l’attente d’un titre de
demandeur d’asile et d’un logement pérenne pour tous. Les habitants ont dû quitter précipitamment le lieu réquisitionné, sans pouvoir rassembler
leurs affaires qui ont été mises dans des cartons et stockées dans des
locaux de la ville. Beaucoup de leurs biens, dont le strict nécessaire, ne
leur est plus accessible. Au cours de l’expulsion, trois personnes venant
de Somalie ont été interpelées puis relâchées dans la journée, tandis
qu’une autre a été conduite au centre de rétention administratif.

Suite à cette expulsion ordonnée par la préfecture, seulement quelques familles ont pu être provisoirement relogées dans des conditions
précaires, dans des hôtels pour une durée maximale de dix jours. Aucune
garantie de logement pérenne n’a été proposée par les autorités
(préfecture et mairie de Rennes) alors que le département d’Ille-et-Vilaine compte 8 000 logements vides. Une cinquantaine de célibataires qui vivaient rue de Fougères se retrouvent à la rue, la préfecture jugeant leur situation « moins urgente », la priorité étant donnée aux familles dont certaines sont elles aussi sans proposition de relogement.

Afin de faire entendre la nécessité d’un relogement pour tous les
expulsés de la rue de Fougères, nous nous sommes rassemblés à la mairie,
puis s’en est suivie une manifestation qui s’est rendue jusqu’au centre
social de Rennes, rue de Kléber, que nous avons occupé jusqu’à 17h45
avant de se faire à nouveau expulser par la police, sur ordre de la mairie cette fois-ci.

Nous sommes malgré tout déterminés à occuper d’autres espaces jusqu’à la satisfaction des revendications portées par les expulsés soutenus par le DAL et rejoints par d’autres collectifs et individus.

Nous appelons largement à nous rejoindre dans les actions qui seront
organisées les prochains jours.

RENDEZ-VOUS MERCREDI 4 MAI A 9H30, PLACE DE LA MAIRIE :

Rassemblement, assemblée et action pour un logement pour toutes les
personnes du 280 rue de Fougères.

Des logements pour tous avec ou sans papiers !

Assemblé générale interpro : agi-rennes riseup.net

Après l’expulsion du 280 route de Fougères
Le Dal35 appelle à un rassemblement
Place de la Mairie à Rennes
Lundi 09 Mai à 18h00.

La préfecture persiste à ne pas vouloir trouver une solution d’hébergement
pour de nombreux demandeurs d’asile. Elle prétend pour cela que ces
personnes sont en situation irrégulière. Or lors de l’évacuation policière de la réquisition rue de Fougères, la Police Aux Frontières (PAF) a contrôlé les identités et autorisations de séjour sur le territoire de l’ensemble des migrants présents et ce sans constater d’irrégularité. Une seule irrégularité manifeste : celle dudit contrôle policier !

De manière générale, les solutions proposées par la préfecture, la mairie de Rennes et le conseil général notamment au travers du programme dit de Coordination Urgence Sociale qui sera voté au conseil municipal du 9 mai, sont insatisfaisantes. Il ne s’agit que d’un jeu de chaises tournantes,
d’« hébergement », pour quelques nuits, qui concerne un nombre de migrants au compte goutte. Le communiqué des personnels du SEA 35
dénonce lui-même le manque de moyens pour accompagner ce programme.

La mairie de Rennes, quant à elle, dénonce la politique d’immigration du
gouvernement mais estime « qu’elle n’a pas vocation à abriter tous les
demandeurs d’asile » (sic !). Il s’agit donc pour les pouvoirs publics
en place, d’ « abriter » quelques personnes, non pas de les accueillir
dignement !

La seule politique vis à vis de l’immigration qui vaille est une véritable
politique d’accueil de tous les étrangers sans aucune condition. Ce sont de véritables logements (que l’on cesse de parler d’hébergement !) qu’il faut fournir à tous les étrangers comme à tout homo sapiens. La loi l’impose à l’état. Que l’état, avec l’aide des élus, applique la loi et montre l’exemple.

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article5616