Incendie rue des Pyrénées, un mort, des blessés, une centaine de personnes à la rue et une mairie socialiste

mercredi 26 octobre 2011
Dernière modification : jeudi 27 octobre 2011

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AUX VICTIMES DE L’INCENDIE DE LA BARAKA

Dans la nuit du 24 au 25 Octobre, un incendie dévastait le 163 rue des Pyrénées, dit « la Baraka ». Il y a un mort et des blessés légers. Ce grand lieu appartenant à la mairie du XXème, composé d’un immeuble et de deux hangars, était habité depuis un an par des familles roms - une centaine de personnes y vivaient. Le lieu était expulsable suite à une décision de justice.

D’après les habitants, il est impossible qu’une défaillance du système électrique soit à l’origine de l’incendie, car eux mêmes ont coupé le compteur lorsqu’ils ont vu les flammes grandir. De plus, deux personnes disent avoir aperçu quatre silhouettes cagoulées jeter des cocktails molotov sur le toit du hangar.

Pour illustrer la haine dont ils sont partout la cible, rappelons que Mardi 18 Octobre, une poignée de voisins du 163 ont organisé un rassemblement anti roms devant le lieu. Au procès, ceux ci étaient aussi présents pour appuyer la mairie [ socialiste, ndr] dans sa demande d’expulsion. Il y a fort à parier qu’aucune autorité n’agisse de façon solidaire, la mairie PS même étant trop heureuse de se débarrasser de cette misère. Les discriminations qui s’abattent sur les roms avec un surcroît de publicité depuis un an permirent aux usurpateurs socialistes de prononcer leurs vibrants discours universalistes, anti-sarkozystes, de récupérer à leur profit le vaste sentiment de solidarité manifesté l’an dernier y compris par les voix des grévistes pour la retraite, mais comme toujours à zéro frais. Il faut aujourd’hui que la maire du XXème use du pouvoir de réquisition qui lui appartient, car des bâtiments vides, il y en a.

Un rassemblement a lieu ce soir Mercredi 26 Octobre à 18h à Gambetta, devant la mairie du XXème, afin de soutenir ces familles à qui la mairie n’a offert pour l’instant que trois nuits d’hôtel, et encore, pas pour tous. La plupart de leurs affaires ayant brûlé, il est fait appel à la générosité de tous pour apporter des affaires de première nécessité : pulls, écharpes, chaussures, chaussettes, gants, couvertures, pantalons, collants, bonnets... (y compris en taille enfant), aliments, café...

DES BATIMENTS SONT VIDES, REQUISITION !

Note : Calandra, la maire socialiste du 20ème a appuyé la manif anti-Roms et anti-pauvres Porte de Monteuil il y un peu plus d’un an. Elle avait réussi a mobiliser les marchands des puces contre les pauvres pour « concurence déloyale », pur poujadisme dégueulasse. Et aussi appelé publiquement Hortefeux a plus de répression (voir le site de la mairie, et ).
Les voisins avaient affiché à leur fenêtres des banderoles « INDESIRABLES ».
C’est encore la socialiste Calendra qui appuie la manif populiste à Belleville, mobilisation anti-Roms et anti pauvres, il y a quelques mois (voir le journal municipal du 20 éme) : « Propreté et sécurité à Belleville » fut crié.. De nouveau, comme c’est le cas presque chaque jour, hier et avant-hier sur le marché libre de Belleville/Couronnes/Ménilmontant des pauvres et des Roms ont été chassés par des flics équipés de flash-balls (pistolet flash-ball lundi à Ménilmontant, fusil-flash-ball hier à Couronnes) aidés par la « sécurité Mairie de Paris ».

Par ailleurs et pour mémoire : La queue au portillon, un exercice de démocratie locale

Sure le site du Collectif contre la xénophobie http://contrelaxenophobie.wordpress.com/, vous trouverez différentes infos et analyses, dont ce qui suit.

Dans la journée de mardi, les habitants de la Baraka sont revenus hagards, sur les lieux.

Ils voulaient voir, savoir. Ils voulaient récupérer des affaires, des papiers.

Mais tout à brûlé et rien ne reste de leur habitation ni de leurs affaires.

Il fallait voir, en plein jour après le choc de la nuit, se rendre compte... et puis subsistait le fait qu’une personne soit restée dans les flammes.

Le soir de l’incendie dès le début des habitants soulèvent le fait qu’il manque peut-être une ou deux personnes, l’info est dit aussitôt aux pompiers. Ensuite on ne pense pas deux, mais une personne.

Les habitants de la Baraka, ont passé la journée devant la porte sans savoir le droit de rentrer. Les services sociaux de la mairie n’ont prévu aucun repas, pas même un sandwich a offrir aux victimes de la veille encore en état de choc.

C’est avec quelque personne, voisine collectif la baraka et l’appui financier de la LDH que des courses ont pu être faites au leader du quartier et un cassoulet servi pour une centaine de personne sur le trottoir.

Vers deux heures la mairie est venue annoncer qu’il fallait que les gens se rendent au CCAS du quartier afin de refaire des listes pour des nuits d’hôtel. En annonçant en même temps que les bureaux fermaient à 17 heures.

Ci dessous un témoignage de l’après-midi chez les assistantes sociales, qui auront quand même prolongé leur journée, en annonçant qu’elles attendaient les famille depuis 10 heures ce matin. Oui mais personne ne leur avait dit.

Le soir les pompiers cherchaient s’il y avait un corps avec toutes les brigades adéquat. Puis après un bref rassemblement devant la mairie pour savoir qui allait où, les uns et les autres sont finalement allés dans des chambres d’hôtels éparpillés dans Paris et ses alentours. Certains ne voulaient pas, ils ne savaient pas où était l’hôtel, le pensait très loin et étaient fatigués.

En fin de soirée nous avons appris qu’un corps a bien été retrouvé sous les décombres.

Nous appelons à un rassemblement solidaire avec les victimes de l’incendie, devant la mairie du 20ème, place Gambetta a partir de 17h30. Les journalistes y sont bien sûr inviter.

place Gambetta, métro Gambetta.

Collectif contre la xénophobie

Pour atomiser, il y a le social

Témoignage de l’après-midi :

Pour avoir « des points » pour la carte « distribution » de quelques nuits d’hotels, il leur fallait répondre aux Assitantes Sociales « enfant scolarisé », ou « volontaire pour le retour dit volontaire », ou « oui, je veux régulariser ma situation », oui je veux etre un « bien intégré » et prétendre ainsi à quelques nuits d’hôtels...

Ces services dit « sociaux » étaient dans le pouvoir de décider ou non des listes, des priorités ou non, et des « points de chute » ou non et ces Assos. qui vivent de cette exclusion de cette violence d’Etat, climat étrange cet après midi.

Des enfants pieds nus dans la rue, des familles choquées , démunies sans aucun repas, même chaud pour leurs bébés et enfants, (une quarantaine) des mamans prêtes à accoucher, pour toute réponse :

Nous « gérons les priorités » ! désolé. Des familles ont quelques nuits d’hotels, c’est énorme ce que nous faisons, le tout dans un climat de confidentialité, de réunions entre A.S et « chefs de service » avec les familles qui attendent échouées sur les bancs les décisions des A.S qui gèrent la misère de la façon la plus crue qu’on leur demande d’appliquer.

La mairie face à cet « incendie » avec au moins un mort, n’a rien prévu que le trottoir sous la pluie pour cette lourde journée dans le froid QUELLE INDECENCE !

(des voisins qui parlent et se lâchent : « enfin ! » ou « ils osent faire des enfants en plus » etc...)

Des travailleurs sociaux interprètes qui partent à 20h en donnant aux familles échouées devant la mairie l’adresse sur un bout de papier à ceux qui ne savent pas lire, qui n’ont pas de quoi payer leur transport, qui sont en état de choc , un lieu d’hébergement à Aubervilliers.

Des vie atomisées dans quelques « nuitées d’hôtel » : leur vie se résumant à des adresses pour quelques heures , quelques jours.

DEMAIN A PARTIR DE 17H30 DEVANT LA MAIRIE du 20ÈME .

Exigeons une enquête indépendante, et une table ronde avec le préfet le maire et conseil général : pas une famille sans relogement pérenne, et carte de travail.

Pas de miettes et quelques nuitées : citoyens européens même droits sociaux et salariaux.

Un film sur la manifestation du 26 octobre devant la mairie du 20e, avec des interventions, des éléments sur l’histoire de La baraka, ici

La coordination a dû déménager pour éviter une expulsion et le paiement de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un local municipal exigu, nous vous demandons de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville. Il s’agit dans les temps qui viennent d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut un centre social parisien, alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.

Pour contribuer à la suite :
• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.
• indiquez à accueil cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS pour être prévenus lors d’action pour le relogement ou d’autres échéances importantes et urgentes.

Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :

Permanence d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle
Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org

Permanence précarité
Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org

Les lundi de 15h à 17h30
à la CIP, 13 bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis
Tel 01 40 34 59 74

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