mardi 28 février 2012
Dernière modification : mardi 28 février 2012
Ça y est, les habitants du 194 rue des Pyrénées dans le 20e se sont fait virer ce matin. Les flics ont débarqués avec leur PM, leurs flash ball et leur tazers et sont entrés... par le toit.
Comme toujours, le monde s’est scindé en deux : d’un côté il y avait des gens levés de force, lourdés de chez eux, mis à la porte avant même la fin de la « trève d’hiver », puis, de l’autre, les propriétaires, l’huissier et les flics, parlant avec entrain de la « propriété privée inaliénable », murant à nouveau une maison habitable, la laissant vide encore quelques mois, peut-être quelques années.
Tout ça au nom d’la loi du bifton, de la tranquillité publique.
Des assemblées, une cantine, des débats, des projections, des permanences anti-expulsions, avaient commencé. Ce n’est pas pour rien. Il s’agit maintenant de continuer, vaille que vaille, de répondre à cette expulsion par de nouvelles occupations.
Ce soir un rassemblement de solidarité contre les expulsions et pour le logement était appelé non loin du 194 rue des Pyrénées, devant la mairie du 20e, histoire de défendre pied à pied deux évidences qui sont autant de besoins et d’aspirations basiques pour tous ceux qui luttent contre la rationalité capitaliste : nous voulons jouir de lieux pour habiter le monde et que chacun puisse disposer d’une chambre à soi. Et c’est pas négociable.
Une centaine de personnes se sont retrouvées devant la mairie, une cantine de rue avait été organisée pour après la manif. Mais lorsque les manifestants sont partis vers Pére Lachaise, la police à bloqué une trentaine d’entre eux dans une « cage en plein air », au pied d’un immeuble, et a dispersé les autres participants.
Bon nombre de passants et de gens du quartier dont d’autres mal logés, d’anciens squatteurs, des retraités, des jeunes etc. exprimaient leur soutien, inquiets de voir autant de policiers et se moquant de l’ampleur du dispositif ainsi déployé.
Nous exigeons la remise en liberté de tous les interpellés et l’abandon de toute poursuites éventuelles.
Faut-il désormais être sélectionné pour un reality show à la tévé pour pouvoir « s’exprimer » ?
Comment accepter que l’on interdise ainsi une manifestation ?
Entre autres activités, au 194 rue des Pyrénnées se préparait une manifestation appelée ce samedi 17 mars et dont l’appel s’adresse :
À tous ceux qui vivent à 5 dans un 20m²
À tous ceux qui se sont déjà fait couper l’électricité
À tous ceux qui doivent choisir entre bouffer et payer leur loyer
À tous ceux qui ont déjà fait des faux dossiers pour avoir un appartement
À tous ceux qui se sont déjà ou vont se faire expulser
À tous ceux qui en ont marre de claquer leurs salaires pour un petit appart’ humide
À tous ceux qui ont de plus en plus de mal à payer leur loyer
À tous ceux qui trouvent que tout ça c’est pas normal
À tous ceux qui trouvent que le chacun pour soi c’est tout le monde dans la merde !
(voir l’appel)
Pour que cette manif puisse avoir lieu malgré l’arrogance de l’état policier, nous réclamons de Standard and Poors qu’ils attribuent de suite un AAA à cette entreprise là et appelons chacun à contribuer dès maintenant à l’initiative.
Samedi 17 mars à 13h, Métro Alexandre Dumas
Manifestons contre les expulsions et la restructuration urbaine
Les collectifs qui appellent à cette manif (liste provisoire) : Collectif La Noue (Bagnolet), Assemblée anti-expulsions du 20e, Collectif « Prenons la ville » (Montreuil-Bagnolet), Collectif Ivry sans toi(t) (Ivry sur Seine), Collectif Mal-logés du 18e sans frontières...
contact : manif17mars riseup.net
A propos du propriétaire de l’immeuble du 194 rue des Pyrénées :
Drame du Hessel : l’AFTAM expulse encore !
Montreuil : Non aux expulsions, même encadrées par la Mairie