jeudi 17 avril 2014
Dernière modification : vendredi 20 décembre 2019
Ce Jeudi 17 Avril a lieu la conférence de presse du Festival de Cannes, annonçant la sélection officielle des films.
Avant que le champagne ne tourne les têtes, rappeler - tout aussi officiellement - la persistance de la mobilisation contre l’agrément de l’accord du 22 mars sur les règles relatives à l’assurance chômage, ne nous semble pas être du luxe.
Cette lutte nous concerne tous. Même au sein d’un festival culturel, outre les intermittents, ce sont des milliers de travailleurs intérimaires, saisonniers, précaires, à contrats courts et flexibles qui œuvrent dans le même temps [1].
Alors, pourquoi tenter, une nouvelle fois, de nous diviser ? Pourquoi mentir sur les conséquences dramatiques d’accords pernicieux ?
Certains sont sous les feux des projecteurs, pendant que d’autres ont le feu au cul.
Le franc-parler de la rue, au cinéma, ça vous fait rire, mais dans la vie ?
Perdre son emploi et lutter pour survivre, au cinéma, ça vous fait pleurer, mais dans la vie ?
Se révolter contre l’injuste, au cinéma, ça vous donne le frisson, mais dans la vie ?
Dénoncer le cynisme des personnes qui gouvernent nos pays, au cinéma, vous applaudissez, mais dans la vie ?
La violence de l’intolérance, au cinéma, ça vous révolte, mais dans la vie ?
La force d’un mouvement solidaire, au cinéma, ça vous bouleverse, mais dans la vie ?
Puisqu’il est question d’images, rappelons celles des interruptions de journaux télévisés de France 2 : en 2003, ils n’étaient, pour l’essentiel, que des intermittents ; en 2014, chômeurs et précaires défendent ensemble leur droits [2]. Et cette fois, ils n’ont pas eu la parole. Tout est reconduit - en pire - depuis 2003.
Nous voulons arrêter ce massacre.
Le plein-emploi est mort [3], 80% des embauches se font en contrats courts, plus d’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté... Et, pendant ce temps : casse des droits sociaux, du droit syndical, de la Sécurité Sociale, de l’inspection du travail... Tout est fait pour obtenir une main d’œuvre corvéable à merci !
Mme la Ministre de la Culture et de la Communication croit pouvoir dire qu’il n’y a « pas de risque pour les festivals » parce que la mesure sur les délais d’indemnisation [4] « va être corrigée ». Mais, Monsieur le Ministre du Travail le sait bien : nous réclamons que les propositions de tous les concernés soient examinées. Il s’agit aujourd’hui d’une lutte de tous les travailleurs, unitaire, grandissante et qui ne s’arrêtera pas, tant que les droits sociaux seront mis à mal [5].
En même temps, ce jeudi 17 Avril est le 39e jour de grève de la faim de Franck de Bourgogne. Ont également lieu des actions dans les agences d’intérim, des mobilisations dans les rues, des grèves dans des théâtres, des AG ; des gens se coordonnent partout en France, continuent de lutter contre la précarisation et préparent la suite...
La lutte est loin d’être endiguée.
Et tout ça ce n’est pas du cinéma !
Au fait, c’est quand Cannes ?
Coordination des intermittents et précaires (idf)